Un film de pirates, avec jambe de bois, frères de la côte, trésors, enlèvements et otages… sans oublier l’histoire d’amour obligatoire autant qu’impossible… On sent que Polanski s’est amusé à tourner cette histoire, comme il l’avait fait avec Le Bal des vampires à l’aube de sa carrière. Walter Matthau, vieux routier d’Hollywood, est parfaitement à l’aise dans le rôle du Capitaine Red, terreur des mers et Chris Campion est émouvant de jeunesse et de candeur… Le scénario, malgré une bonne première demi-heure ne décolle pourtant jamais vraiment et des effets répétitifs malvenus interviennent assez rapidement pour casser la magie de ce conte à grand spectacle. Et surtout, il manque la fraîcheur, la naïveté des premières œuvres de Polanski. Quand un personnage faisait un clin d’œil dans Le Bal des vampires, on avait l’impression qu’un monde s’ouvrait… Ici, c’est un univers qui se ferme, comme si on connaissait déjà à l’avance toutes les ruses du vieux pirate. Au total, on a un film pas désagréable et - comme toujours chez Polanski - techniquement sans reproches mais donnant l’impression d’avoir été fait uniquement pour renouer en vain avec un passé à tout jamais enseveli.