La montée en puissance d’un baby-gang.

Piranhas n'est vraiment pas le genre de film que je ne tiens pas spécialement à visionner dans une salle de cinéma mais comme j’ai gagné deux places gratuites avec notre chère communauté SensCritique, j’ai pu le voir sans dépenser un seul centime avec une amie. De mon expérience cinématographique, j’ai visionné un bon grand nombre de films gangsters mais la plupart se déroulent dans des quartiers obscurs et archaïques de la ville de Chicago ou dans des zones asiatiques régnant une extrême violence mais jamais dans une ville italienne, et encore moins quand c'est des jeunes qui cherchent à faire du grabuge. C’est sans doute la raison principale qui a motivé le réalisateur à adapter le premier roman de l’écrivain et journaliste Roberto Saviano, un grand connaisseur de la criminalité et des milieux mafieux italiens. Le réalisateur Claudio Giovannesi tenait un sujet alléchant et particulièrement prenant pour créer une nouvelle définition du mot de la mafia, comme celui de la volonté d’une bande de jeunes caïds à s’imposer massivement et sans scrupule dans une ville découpée en plusieurs quartiers plus ou moins oppressifs. 

Le metteur en scène ne perd pas son temps. Dès le début du long-métrage, il attaque déjà son sujet rien qu’en animant une scène frénétique de la tombée d’un sapin organisée par une bande de jeunes délinquants intraitables. J’apprécie ce genre de début qui n’annonce que du bon, cela assure considérablement l'atmosphère âpre et grossière de la production et nous fait même une présentation directe et sincère d’une bande de jeunes délinquants. Naples est une ville très représentative de la criminalité, tout le long-métrage est filmé dans des quartiers chauds, dans des rues étroites et dans des zones urbaines historiques et tangibles, cela renforce puissamment le climat incertain et inhospitalier de la ville italienne. Le casting est un atout majeur, que ce soit dans le physique des jeunes ou dans la personnalité rude des personnages. Ils ont des coiffures soignées à la militaire, ils affichent des gueules de rebelles et ils manifestent aucune peur, tout en développement une image exemplaire de leur manque de maturité et de leur ignorance dans leur propre milieu.

Ils prennent des décisions à l'emporte-pièce, ils agissent par la colère, ils osent commettre des actes inacceptables pour arriver à leurs fins, ce genre d’évolution a de quoi bien intriguer bien plus qu’un cinéphile. Le réalisateur n’a absolument rien négligé, il a réalisé son film avec le même mécanisme que les longs-métrages de même genre, de l’argent coulant à flot, des décors luxueux, une liaison amoureuse entre l’un des jeunes et une charmante brunette, circulation en scooter, tout y passe sans le moindre oubli. Comme dans certains films de gangsters, on visionne un tableau d’une descente en enfer tumultueuse, animée par une cavalcade de situations imprévisibles, de quoi installer une tension agressive, de quoi bien garder notre attention sur une phase qui demande bien toute notre attention. J'ai bien profité du spectacle, c'est un sujet nouveau et tout à fait exemplaire pour bien nous faire comprendre que les jeunes sont capables de tout, sans prendre le temps de réfléchir assez avant d'agir. 8/10

Dis ! Maintenant qu’on travaille pour toi, tu pourrais arrêter d’arnaquer ma mère.