Pig
6.4
Pig

Film de Michael Sarnoski (2020)

Nicolas Cage, quel énigme du cinéma. Cantonné a des rôles d'un grotesque absolu depuis combien de temps ? 20 ans ? 30 ans ? Essayez de vous rappeler quand pour la dernière fois vous avez apprécié une de ses interprétations ? De mémoire seul me reste Bringing Out the Dead en tête, peut être aussi servi par un Martin Scorsese dans la moyenne.



It's just Coyotes.



Car on a beau être le neveu de Coppola et écumer les nanars depuis presque toujours, un accident peut se produire. Miracle ? Je ne crois pas. Peut être ce désespoir de ne pas trouver mieux comme rôle dans un calendrier bien chargé de la part du comédien. Pourtant, l'écriture et la réalisation presque impeccables de Michael Sarnoski semblaient avoir besoin de Nicolas Cage pour briller. Accident car cette rencontre improbable entre l'acteur et ce réalisateur méconnu semble toute faite à la vue du résultat final. Film lent, mélancolique, très silencieux, le personnage de Robin Feld, sorte d'ermite vivant dans les forêts de l'Oregon avec comme seul partenaire, un cochon truffier. En voyant la bande annonce et le visage tuméfié de N. Cage, certains s'attendront à un John Wick où le chiot à été remplacé bêtement par un cochon. Il n'en sera rien.



Can you get a reservation for lunch ?



Michael Sarnoski développera son intrigue sur d'autre ressorts que celui de la vengeance, explorant le milieu des restaurants de Portland. Le côté culinaire du film, bien qu'un peu trop élevé au rang d'art absolu (comme souvent perçu du point de vue américain) arrive a dégager une certaine poésie nécessaire au film. La simplicité de l'intrigue permet a Sarnoski de développer les thèmes qui lui semblent chers, comme le deuil, la place de l'homme sur ce monde ou encore la violence de notre société moderne (je vous laisserais apprécier la seule scène de combat du film)


Avare en paroles, le personnage de Robin Feld arrive a transmettre une sincérité très juste au film donnant tout le gras et l'épaisseur qui en fera la moelle principale du récit. Titubant tel un SDF groggy au milieu d'une forêt ou dans une rue de Portland, même la rencontre d'un enfant s'avéra touchante autours d'un instrument et d'une discussion sur un fruit trop amère. Cage, pourtant en large dépassement de date limite de conservation sent mauvais, mais brille par ses silences, ses mimiques et ses mots sont autant ciselés que ses champignons.



I don't think we have a persimmon tree.



Enigme ? Accident ? Miracle ? Finalement peut importe. Pig se déguste dans ces films inclassables qui peuvent vous emporter pour son entièreté, sa sobriété, sa simplicité, et fera (re)naitre en vous l'appétit pour l'acteur. Peut être que tout n'est pas encore perdu pour Nicolas Cage, aussi brillant que cet ending track de The Staves, I'm on Fire.

IsaacWashington
7
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Créée

le 15 mai 2022

Modifiée

le 28 juil. 2021

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