Pieles
6.3
Pieles

Film de Eduardo Casanova (2017)

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Malgré d’excellentes idées, il y a trop de sujets & de freaks traités ici pour pleinement convaincre

Dans un monde étrange, plusieurs protagonistes aux nombreuses difformités, tentent de trouver leur place dans la société et surtout, qui les accepte tels qu’ils sont.


Pour son premier long-métrage, Eduardo Casanova (25ans lors du tournage) a visiblement laissé libre court à son imagination la plus folle et excentrique qui soi. Le jeune cinéaste espagnol nous entraine dans un univers à la Tod Browning (Freaks - 1932) où pendant 75 minutes, on assiste à un défilé de personnages hors-normes et autres freaks répugnants.


Quelques années auparavant, le réalisateur avait réalisé un court-métrage de 3min sobrement intitulé Eat My Shit (2015) et qui mettait déjà en scène le personnage incarné par Ana Polvorosa. Pour son premier film, il reprend la quasi intégralité de son court-métrage où l’on retrouvait Samatha, née avec un système digestif inversé (pourvue d’un anus à la place de la bouche et d’une bouche à la place du trou du cul…).


A travers ce film, le réalisateur met en scène toute sorte de freaks pour mieux dénoncer la stigmatisation, le rejet de l’autre et le droit à la différence, mais était-ce nécessaire d’en passer par là ? Pêle-mêle, le réalisateur y aborde la pédophilie, la prostitution, la scatophilie, la scarification, … Bien trop de sujets et de freaks traités ici en si peu de temps.


Alors certes, si le réalisateur a voulu choquer et dégouter l’assistance, c’est réussi, mais est-ce que pour autant le film est réussi ? Ça, c’est une autre question. Le film enchaîne les histoires courtes comme un assemblage de plusieurs courts-métrages avec pour point commun, ce rose pastel flanqué dans toutes les scènes (décors, costumes, accessoires, …) et ce dégout qui vous suit durant toute la durée du film.


Si Pieles (2017) ne parvient pas à convaincre, il faut tout de même reconnaître l’excellent travail fourni sur les makeup effects qui sont tout bonnement remarquables (ce qui vaudra d’ailleurs au film d’être nominé au Goya dans cette catégorie).


Après avoir vu ce film, on comprend mieux d’où est venue l’idée à Rob Mulligan & Isabelo Pascual de réaliser Hellitosis : La légende de la bouche puante (2020), où là aussi, on y retrouve un homme affublé d’un anus à la place de la bouche.


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le 8 juil. 2023

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