Lorsqu'il signe Phenomena, Dario Argento navigue entre fantastique et thriller d'épouvante, dépassant le simple cadre de genre horrifique, préférant jouer sur les émotions, le mystère et l'atmosphère.


Dès les premiers instants, on ressent l'ambition d'Argento de bousculer le spectateur, avec de somptueux paysages qui vont se mêler à des instants déjà inquiétants. On retrouve régulièrement cet envie du cinéaste de ne pas nous laisser dans une zone de confort, que ce soit avec des interruptions décalées de bande originale hard rock (et pas n'importe qui, Bill Wyman, Iron Maiden, Motorhead ...) ou l'importance qu'il va donner aux insectes dont le rôle va être bien plus essentiel et beau que l'image qu'ils peuvent malheureusement renvoyer dans l'esprit humain.


C'est dont une atmosphère assez étrange qu'il met en place, mais tout le long prenante, il distille régulièrement angoisse et mystère et joue avec tous les éléments qu'il a à sa disposition, que ce soit le son, la nature, les images ou les dialogues. Les incursions fantastiques fonctionnent à merveille et le cinéaste déborde de bonnes idées, que ce soit le rôle des insectes justement ou tout ce qui va entourer la jeune fille qu'il met en scène, à l'image de son somnambulisme ou ses liens avec les insectes, avec une tension qui s'accentue plus on avance dans le récit, offrant de nombreuses séquences mémorables, à l'image du final que l'on n'est pas prêt d'oublier.


Les personnages sont particulièrement bien traités, il axe son oeuvre sur cette fille, puis sa rencontre avec un entomologiste, les liens entre eux sont bien tissés tandis qu'elle devient vraiment attachante plus on avance dans le récit. Ils bénéficient d'ailleurs de remarquables interprétations, tant une Jennifer Connelly pleine de charme et qui rentre à merveille dans son rôle que Donald Pleasence, sans oublier Daria Nocolodi. Phenomena bénéficie aussi de la partition complètement obsédante de Claudio Simonetti, qu'Argento utilise avec brio, mais aussi d'un cadre (la nature, l'école, la résidence de l'entomologiste ...) génial et parfaitement bien exploité.


En signant Phenomena, Dario Argento nous bouscule et signe une oeuvre fascinante, dégageant autant de mystère que de sensation, s'appuyant sur un cadre naturel et fantastique passionnant, ainsi que sur de remarquables comédiens, en particulier le duo composé de Jennifer Connelly et Donald Pleasence.

Créée

le 29 avr. 2020

Critique lue 763 fois

21 j'aime

2 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 763 fois

21
2

D'autres avis sur Phenomena

Phenomena
Palplathune
7

Phénomènale ?

En général, les fans de Dario Argento voient dans Phenomena le film de la rupture. Celui avec lequel le cinéaste entame l'exploration de nouveaux thèmes... tout en conservant encore quelques...

le 18 janv. 2011

29 j'aime

2

Phenomena
Kiwi-
10

La Beauté du Diable.

Il est des films qui, pour des raisons souvent inexplicables, vous attrape pour ne plus jamais vous relâcher, en bien comme en mal. Des films vous forçant à l’introspection tant ils touchent à votre...

le 13 juil. 2018

27 j'aime

1

Phenomena
SanFelice
8

La petite nymphe et le Grand Sarcophage

Donald Pleasance qui tient le rôle d'un entomologiste spécialisé dans les insectes nécrophages, dans un film de Dario Argento. Rien que ça, ça justifie de voir le film de toute urgence, non...

le 6 sept. 2012

23 j'aime

1

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

156 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34