Persona
6.4
Persona

Court-métrage d'animation de Moon Su-jin (2022)

Les écoles de cinémas sont les lieux rêvés pour voir les talents nouveau car, par définition, ils sont (littéralement) en train de naitre. Il n'est alors pas rare de voir émerger des courts métrages prometteurs, provenant d'élèves ayant les capacités de vrais professionnels, arriver dans des sphères que même les artistes les plus acharnés n'ont toujours pas atteint. Il y a notamment eu un court métrage, l'année dernière, qui a fait son petit buzz en festival car gagnant le crystal du court métrage étudiant au Festival d'Annecy 2022, mais aussi en gagnant sa place en sélection officielle cannoise. Ce même court métrage, sélectionné à l’Étrange Festival 2022, avait tout pour capter mon attention, et s'est fait attendre longtemps jusqu'à ce qu'Arte le diffuse dans ses programmes de courts métrages.


Il ne serait sans dire qu'avec un tel palmarès, il était difficile de juger le court métrage avec un œil objectif. Il vient une certaine attente qui ne pouvait pas être comblé entièrement, et qui ne pouvait qu'être entaché par les approximations typiques du court métrage étudiant. L'animation est saccadé et a visiblement été réalisé dans un cadre très resserré pour éviter le surplus de travail entre les heures de cours, la synchronisation image/son se fait difficilement (notamment lorsque le personnage principale va pour essorer son costume, on sent que la personne en charge du montage son n'a pas beaucoup d'expérience), et si on devait comparer ce film à d'autres courts métrages étudiants (comme Mum's Sweater ou même Garden Party, même si ce dernier est en 3D), on ressent beaucoup plus les contraintes de production et le manque d'expérience qui bloque l'immersion.


Il y a cependant des idées brillantes qui confère au film un atmosphère particulier, notamment dans le travail du bruitage qui, lors d'une séquence de "dégradation du costume", va pour redoubler d'ingéniosité, avec le bruitage d'un rouleau de scotch tendu, pour faire ressentir la matière et la physicalité de ce qui nous est proposé. On est parfois crispé et sous tension lorsque le personnage principale va pour se sentir mal et avoir des difficultés de santé, et il faut reconnaitre une vrai ingéniosité pour arriver, avec les moyens du bord, à concrétiser un univers à part qui hypnotise. Il y a presque une forme de frustration qui se dégage de ne pas voir le plein potentielle d'une étudiante qui avait les idées pour aboutir à un grand film, mais qui se retrouve contrainte d'aboutir à un film en demi teinte. Il n'empêche que le film reste très inspirant, preuve que le court métrage marche et présente un avenir prometteur à sa réalisatrice.


11,75/20


N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.

Youdidi
6
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le 26 sept. 2023

Critique lue 174 fois

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