Hirayama, nettoyeur des toilettes de Tokyo, semble tellement paisible dans sa vie simple (voire sommaire) qu’on voudrait lui demander de nous apprendre.
Film contemplatif avec un héros mutique qui nous fait presque sursauter lorsqu'il prononce sa première phrase, la vision des jours parfaits de Win Wenders décline le vernaculaire à l’envie : toilettes, certes toutes très design, bains publics, laveries, petits restaurants de quartier... Les mêmes lieux encore et encore, et autant d'images de la ville et de ses contrastes entre les buildings et les habitations d'apparence plus vétuste. D’habitude en habitude, de toilettes en toilettes, on aurait pu presque s’ennuyer si on ne voyait pas le visage du héros s’illuminer face aux petits plaisirs de la vie. L’arrivée intempestive de sa nièce laisse entrevoir quelques traces de son passé, et peut-être ce qui l’a amené à choisir cette vie. On croit deviner en effet qu’il s’agit d’une situation voulue, ce qui pose quand même la question de la condition de ceux qui la subiraient complètement.
On se laisse en tous cas porter, accompagnés d’une bande son qui semble vouloir nous expliquer ce qu’on peine parfois à comprendre. Et si possible jusqu’à la fin du générique, pour un petit supplément bienvenu.