Dans la trempe des films qui ont été réalisés par amour, l’amour de l’existence, l’amour de l’art et des petits plaisirs quotidiens, nous avons Perfect Days. Sublime ode à la vie offerte par nul autre que le réalisateur palmé d’or Wim Wenders.
« Une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien. » Y a t’il meilleure façon de décrire une œuvre telle que Perfect Days ? Véritable leçon de vie, autant sur le plan émotionnel que psychique, le nouveau long-métrage du talentueux Wim Wenders détrône ses comparses cannois afin de s’installer progressivement dans les mémoires, jusqu’à en devenir une idée, voire une utopie.
Des plus petites choses naissent une grande prospérité. Wenders marque la 76ème édition du Festival de Cannes avec une œuvre puissante et pourtant si élémentaire au cœur d’un voyage cinématographique dans les quartiers de Tokyo.La performance de Koji Yakusho tient d’une révolution artistique dans cette œuvre coup de cœur, incontestable vaisseau de l’émotion et de la liberté. Digne du prix d’interprétation masculine, l’acteur japonais de The Blood of Wolves ou encore Lost Paradise livre un récital où il s’imprègne entièrement de l’univers qui l’entoure.
Tournant le dos à une vie que l’on peut considérer au 21ème siècle de confortable, le personnage d’Hirayama s’épanouit de la vie, du simple fait de lire un livre, d’écouter de la musique, de marcher aux cotés d’ombres architecturales ou de se poser aux cotés de la nature, ou plus à proprement parlé de la vie. À travers ses yeux, plus rien n’a d’importance, une remise en question s’impose et l’on se demande s’il ne vaut pas mieux rejoindre cette philosophie simpliste et pourtant si essentielle.
Car oui, deux ans après l’épidémie mondiale que nous connaissons tous, le cinéaste allemand fait le choix de rappeler les fondamentaux : profiter de la vie, profiter de ce que nous offre le monde, tant artistiquement qu’au niveau terrestre. Car avant l’ère technologique existait avant tout un monde de culture, et Perfect Days incarne cette source de partage, de rappels et de liens. Le réalisateur du récompensé Paris, Texas le retranscrit lorsqu’un soir Hirayama reçoit chez lui sa nièce, élevée dans un monde de bonne fortune et pourtant désireuse de suivre son oncle dans ce quotidien ordinaire et routinier mais d’une paix inestimable.
De quoi rappeler que le bonheur ne se cache pas dans les richesses que l’on pense.Tantôt drôle, beau, triste ou encore libérateur, Perfect Days est tout ce dont le monde a besoin et ne pourrait pas mieux définir une époque idéale à la fois si accessible et si lointaine. Il est temps pour Wim Wenders de remporter une seconde Palme d’or.