Bon dieu c’est quoi ce machin ?! C’est pas possible, c’est juste un énorme gag ce film, une blague de potache, un film de fin d’études plus long et pénible que d’habitude. Comment penser que c’est pas fait exprès ? Comment se dire que réalisateur et acteurs ont pu croire qu’ils tournaient un bon film (ou même un pas trop mauvais) de science-fiction au premier degré ? C’est vrai que pris au premier degré Lost In Space est sans doute un des films les plus tartes jamais réalisé, à peine du niveau d’une mauvaise série de science-fiction. Seulement si c’est du second degré, on est en droit d’en attendre de l’humour, un peu comme Machete qui ne se prend pas au sérieux et fait rire. Mais là non, c’est mauvais, genre Max Pécas est un monstre sacré du cinéma à côté, un putain de génie !

Lost In Space fait même pas rire, à peine sourire quand on atteint le millionième degré, pour certains ce sera le milliardième sans avoir la banane. Le seul intérêt qu’on peut à la rigueur lui trouver est d’y voir un inventaire de ce qu’il ne faut pas faire au cinéma, une contre master-class de réalisation (ne faites pas ce que je fais et vous serrez bons). Et là ça peut être très long, tant ce film enchaine les bourdes comme des perles sur un collier sans fin. C’est pas très compliqué, tout est mauvais, absolument tout ! Il y a peut-être une exception (là c’est de la pure générosité et comme on ne peut pas encore mettre de 0, il faut bien justifier le 1), la scène de combat spatial du début, qui dure cinq minutes (ça fait pas non plus grand-chose) et plutôt bonne, le look des vaisseaux est un peu déroutant mais innove et après ça, plus rien, le néant vient vous dévorer le cerveau et comme il n’en reste déjà plus grand-chose…

Parce-que pour le reste tout, absolument tout est magistralement loupé ou totalement has been, d’ailleurs ce film n’a jamais été. La musique rappelle furieusement celle qui servait de fond aux vieux épisodes de Star Trek, c’est pas mauvais en soi mais aujourd’hui on attend mieux d’un long métrage. Le scénario est une catastrophe parce-que pas crédible une seconde, soporifique et complètement confus. Si on oublie la scène d’ouverture, le vaisseau Jupiter 2 qui sert de décor aux trois quarts du film est une horreur qui ressemble à la maison des Barbapapas, laid et repoussant. Sans parler de certains costumes même pas dignes, justement, de la vieille série Star Trek, d’où un vieillissement prématuré de l’esthétique du nanar.

Mais le pompon, le sommet du sommet, le top du top c’est le jeu d’acteurs car, si William Hurt et Gary Oldman ont plus l’air de s’ennuyer qu’autre chose, pour le reste du casting c’est une autre histoire. Ils sont exécrables et en plus pas aidés par un des doublages français les plus pourris jamais entendu, celui de Lacey Chabert touchant à l’ignoble avec une voix presque électronique (si si électronique). Mais si eux sont exécrables, que dire de Matt LeBlanc ? Matt, t’es super mignon, probablement un mec super sympa qui plait à mort aux nanas, d’ailleurs dans Friends t’étais vraiment marrant et ça devait être le pied de regarder Alerte à Malibu avec toi. Mais là Matt, non Matt ! T’es une catastrophe lâchée dans un film, t’as tellement appris à faire rire que tu te caricatures quand tu veux faire sérieux. Tu fronces des sourcils tout le temps, dès que tu veux avoir l’air en colère, ou triste, ou en train de réfléchir, tu fronces des sourcils. T’en fais des caisses tout le temps, comment ça se fait que t’as pas été lourdé ?! Mystère, ton agent avait dû te négocier un contrat en béton cellulaire et Stephen Hopkins, s’il s’est rendu compte que t’étais mauvais, a dû faire avec, pauvre garçon. Alors voilà Matt, y a des comiques capables de faire pleurer, pas toi ! Retournes faire rire et reste-y ! Face à toi, Keanu Reeves est un acteur à Oscar !

Comment conclure ? Il ne faut pas voir ce film, au premier degré c’est un film consternant (et dans consternant y a « sternant »), comment des producteurs ont pu balancer leurs dollars là-dedans, dans le numéro 1 du top 10 des plus mauvais films de science-fiction. Au second degré c’est un film chiant comme la pluie quand vous êtes enfermé avec une bande de dix trolls dans la maison. Si vous voulez le voir (mais arrêté !), arrêtez-vous après cinq minutes vous aurez vu ce qu’il y a à voir. Ou alors voyez-le pour relativiser le niveau d’autres films que vous jugez mauvais car Lost In Space c’est mauvais, c’est le fond d’une casserole brûlée, cette crasse qui pue, qu’est laide mais qui s’accroche pire qu’une moule à son rocher, juste pour vous rendre la vie pénible…
Jambalaya
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le 11 déc. 2013

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