One Eyed Monster
4.6
One Eyed Monster

Film DTV (direct-to-video) de Adam Fields (2008)

Bienvenue dans le merveilleux monde du cinéma bis, fauché, celui qui n’a peur de rien, et surtout pas des idées à la con, celui dont on se demande comment il a bien pu être produit,… Parce que oui, avec un pitch de départ nous présentant en gros un zizi tueur venu d’ailleurs voulant coloniser la Terre entière en répandant sa semence sur tout ce qui bouge, les scénaristes de One-Eyed Monster en tiennent une sacrée couche dans le nawak top niveau et il y avait matière à pondre un nanar de compétition. Mais voilà, quand on a entre les mains une idée à la con comme celle-là, il faut y aller à fond, dans le transgressif le plus total, sans se poser de questions, chose que n’ont pas su faire Adam Fields et ses frères, accouchant pour l’occasion d’une bobine complètement lambda, voire bien naze…


Le film commençait pourtant fort bien avec l’arrivée de la petite équipe de tournage dans le chalet afin d’y tourner quelques scènes pornos. On nous présente des personnages tous plus (volontairement) stéréotypés les uns que les autres, de la bimbo blonde aux gros seins au jeune premier surmembré de l’entrejambe, en passant par le technicien geek à lunettes, le black de service, le réalisateur ne se souciant que de son pognon, sans oublier les stars du X vieillissantes en la présence de Ron Jeremy et Veronica Hart, partenaires sexuels à l’écran à de très nombreuses reprises dans les années 70/80. La représentation du milieu du X y est plutôt drôle, entre hommage, parodie et critique, et certains gags, principalement dans les dialogues font mouche. Entre l’actrice écervelée qui répète son texte dans la chambre (« oh yes, fuck me…. Hum… » jette un œil sur le script « Harder, yes that’s right ! »), le génial échange « She had a dick in her mouth ! » « Yes, and ? » « It was tied to noboby ! », ou l’avertissement dans le générique comme quoi « les personnages et ce qu’ils font ne sont que pure fiction blablabla sauf Ron Jeremy qui a vraiment un pénis de 25cm et qu’une fois il s’est réellement fait une fellation lui-même », on part en confiance et l’idée de passer 1h20 de WTF bien fendart nous réjouit immédiatement.
Seulement voilà, la désillusion est totale lorsqu’au bout de 30 minutes, One-Eyed Monster ne s’assume plus du tout, laisse tomber le délire et se transforme en film d’horreur très sage, trop sage…


Pas ou peu de sexe, un comble quand on regarde le sujet du film ! Pas même un plan boobs en gros plan, mais où va le monde ! C’est pourtant le strict minimum pour un nanar !Pas ou peu de gore, tout ou presque étant suggéré à tel point que parfois on ne comprend même pas ce qu’il se passe à l’écran. Les meurtres en deviennent risibles et les acteurs ont beau gesticuler et faire ce qu’ils peuvent (eux ne sont pas mauvais en soi), le spectacle est devenu passable, voire médiocre, et même voir un zguègue se jeter au cou d’un personnage pour l’étrangler ne nous fait pas esquisser un sourire. Le rythme en dent de scie n’arrange rien à l’affaire et malgré la courte durée de 1h23, on nous inflige des scènes de dialogues interminables sans rien après pour compenser.
Mais nom de Zeus, vous avez des thunes (aussi faible le budget soit-il) pour produire un film où une forme extraterrestre prend possession du sexe de 25cm de Ron Jeremy, se détache de son corps et flingue tout ce qui lui passe sous les boules, poussez le délire à fond ! Faites-la parler, balancez des punchlines pourries mais funs, proposez-nous de la blagounette vaseuse, du gore, avec des bonnes grosses giclées de sang (et d’autre chose du coup). Mitez-vous la gueule avec de la tequila et mettez en image toutes les idées débiles et graveleuses qui vous viennent sous l’emprise de l’alcool. Et surtout, montrez tout à l’écran comme par exemple les films Troma le font. Là ça aurait pu avoir de la gueule, là ça aurait pu être fun. Mais non, trop frileux Mr Adam Fields, trop frileux. Et en plus la fin est merdique…


One-Eyed Monster tend donc plus du côté du navet, et on ne peut être que déçu tant il y avait matière à pondre un nanar haut de gamme.


Critique avec images et trailer ici : http://www.darksidereviews.com/?p=32263

cherycok
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le 12 sept. 2015

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