La première demi heure de Once Upon a Time in Hollywood laisse clairement circonspect.
Tarantino est dans la démonstration forcée. Le montage ressemble à celui un mauvais épisode de Family Guy. Chaque film dans le film semble être un prétexte pour montrer sa capacité à filmer tous les styles (western, série télé des années 60, aventure, etc.). Les trajets en voiture nous font comprendre, sans gant, qu'Hollywood de cette époque est un personnage principal du film, tout comme les Années 60 dont la bande son abuse de morceaux références. Ajouté cela, une voix off intermittente et on obtient réchauffé de ses anciennes productions. Bref, sur mon siège de spectateur j'ai eu peur d'avoir à subir 3h de film superficiel et egocentré.


Puis vint la scène de Brad Pitt torse nu en train de réparer l'antenne de télé, salvatrice, fraiche et musclée. La construction de cette scène avec son flashback aussi inattendu qu'hilarant et son jeu de fausses pistes sur le personnage de Sharon Tate balaya toutes les appréhensions du début. Redressons-nous dans nos fauteuil, Once Upon a Time in Hollywood s'annonce finalement plus surprenant qu'il n'y parait.


Dès lors le film prend du coffre, prend du corps, les références ne sont plus là pour se passer de la brosse à reluire. Tarantino propose un film transgenre grace au développement sur mesure de ses personnages. Di Caprio en acteur has been, évoluant dans un style western, nanard, comique. Brad Pit toujours excellent, en homme de l'ombre, évolue dans un style contemplatif et épouvante (bluffante scène du ranch). Sharon Tate allégorie des 60's évolue dans un style muet, naif mais son histoire tragique la déporte également dans un référentiel thriller Hitchokien.


Mais c'est quand la pression est à son comble et que l'inévitable doit arriver, que Once Upon A Time in Hollywood chamboule tout (le spectateur avec) d'une scène d'action Tarantinesque jouissive et d'une heureuse ucronie inattendue. Tarantino transforme son film en véritable conte de fée, ce qu'il nous a toujours annoncé être depuis le titre. On s'est bien fait piéger.


J'ai beaucoup apprécié le fait que la référence Polanski Tate ne soit pas expliquée durant le film. Cela aurait rajouté beaucoup de lourdeur au récit. Il s'agissait là de la seule référence (parmi les dizaines de références cinéphiles présentes dans le film dont je suis passé au travers) indispensable pour apprécier le tour de maitre. La symbolique des années 60 de l'amour de Tarantino pour ces années etc. n'est que du bonus.


Ce film est brillant, très intelligent, et qui plus est pouvant aider les gens comme moi à se réconcilier avec DiCaprio.

Minh_Hoang-Xuan
8
Écrit par

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le 2 sept. 2019

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