Telle est la question que je me suis posé lorsque le générique de fin a débuté et que les lumières du cinéma se sont rallumées. Une ode au cinéma des années 1970 ? Un éloge empli de mélancolie à ces films de série B qui ont forgé l'imaginaire et l'esthétique de Quentin Tarantino ?


Sans aucun doute. Les nombreux et longs pastiches de films de genre, l'atmosphère musicale des seventies ou encore la reconstitution du Los Angeles de cette époque sont à ce titre irréprochables. Dès les premières minutes, Tarantino nous plonge dans un univers qui lui est cher.


Mais pour raconter quelle histoire au juste ? Celle de la crise existentielle d'un acteur, Rick Dalton, merveilleusement interprété par Leonardo DiCaprio, qui s'interroge sur son avenir alors qu'il enchaîne les seconds rôles dans de mauvaises séries, après plusieurs années de gloire ? Celle du destin particulier de Cliff Booth, cascadeur et doublure de Rick Dalton, ange gardien et frère de sang de cette âme en détresse ?


Certainement, mais c'est bien peu pour un film de 2h45 qui enchaîne les séquences sans véritable ordre ni rythme. Très vite la perplexité s'installe face à un objet cinématographique certes bien fait mais manquant de souffle, la faute à un scénario terriblement faible, avec de nombreux personnages à peine écrits (en particulier Margot Robbie, qui incarne Sharon Tate, femme assassinée de Roman Polanski, et qui pourtant est sans intérêt tout au long du film), une évolution de l'histoire erratique et des dialogues manquant de mordant.


Le film est d'autant plus décevant quand on connait la maestra du réalisateur de Pulp Fiction ou de Django. Tout est en deçà par rapport aux meilleurs films de Tarantino. Seul le dénouement pour le moins violent et surprenant réveille un peu le spectateur, mais ce déchaînement final arrive subitement, sans réelle justification, à la différence des scènes finales grandioses de Django ou de Inglourious Basterds.

Zeldafan70
4
Écrit par

Créée

le 15 août 2019

Critique lue 16.4K fois

336 j'aime

36 commentaires

Zeldafan70

Écrit par

Critique lue 16.4K fois

336
36

D'autres avis sur Once Upon a Time... in Hollywood

Once Upon a Time... in Hollywood
Zeldafan70
4

What's the point ?

Telle est la question que je me suis posé lorsque le générique de fin a débuté et que les lumières du cinéma se sont rallumées. Une ode au cinéma des années 1970 ? Un éloge empli de mélancolie à ces...

le 15 août 2019

336 j'aime

36

Once Upon a Time... in Hollywood
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] Trois films offerts pour le prix d'un.

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique...

le 17 août 2019

173 j'aime

24

Du même critique

Grâce à Dieu
Zeldafan70
3

Indignation aseptisée

Dans Grâce à Dieu, François Ozon a pris la décision, courageuse et déterminée, de traiter avec une précision implacable le sujet de la pédophilie dans l'Eglise catholique, à travers un fait divers...

le 24 févr. 2019

27 j'aime

6

0.5 mm
Zeldafan70
9

Ode à l'impertinence

Un film de 3h15, au nom énigmatique, réalisé par une japonaise (encore) inconnue du public occidental. Voilà malheureusement beaucoup trop d'obstacles pour que "0.5 mm" de Momoko Ando sorte de si tôt...

le 18 oct. 2016

12 j'aime

3