La naissance d'un nouveau genre de western spaghetti

Avant d'avoir vu cette production, je ne connaissais pas grand chose du western. Il faut dire que les seuls films que j'ai dû voir à ce moment-là étaient des films réalisés par Sergio Leone tels que Pour quelques dollars de plus ou Le Bon, la brute et le truand. Sur le coup ! Je ne savais pas à quoi m'attendre en regardant le film On l'appelle Trinita. Enfin ! Je pensais que j'allais visionner un film similaire à ceux que je viens de mentionner. Mais quand j'ai découvert le fameux Trinita se reposant paisiblement sur une espèce de civière attachée à son cheval avançant tout droit sans broncher au début du film, je me suis dit : Tiens ! Comme c'est curieux ! Cela a l'air très différent des films composant la trilogie des dollars. Et plus je regardais cette réalisation, plus ma déduction se confirmait. Je savais que ce film était un western spaghetti comme des productions telles que Pour une poignée de dollars mais pas sous une nouvelle perception. Tout d'abord ! Il faut savoir qu'un western spaghetti se définit habituellement par des longs-métrages mettant en contexte des cow-boys taciturnes et d'une violence caractérisée.


Là ! On remplace la brutalité par l'humour et les as de la gâchette par des personnages très bavards. C'est une donc une nouvelle expérience que j'ai découverte dans ce film. Mais pas une nouvelle expérience qui m'a empêché d'être envahi d'une certaine délectation pendant tout le visionnage. La même que je ressentais lorsque j'étais devant les films de la trilogie des dollars. Avec un simple scénario mettant en avant une relation raide entre deux frères offrant leurs services de protection à une communauté mormone menacée d'être chassé de leurs terres, ce long-métrage a de quoi piquer la curiosité de n'importe quel cinéphile, y compris moi, rien que par le fait de voir un duo de personnage pittoresque. En effet ! Ce sont deux frères où pratiquement tout leur opposent. On a tout d'abord celui qui est présenté au début du film, celui qu'on l'appelle Trinita, un cow-boy mince, solitaire, fainéant, se comportant comme un vrai guignol et qui se permet à tout. Quant à son frère, lui, c'est tout le contraire. Celui-ci se nomme Bambino et c'est un cow-boy qui a du ventre, grincheux, rude d'esprit, brutal et autoritaire. Il est difficile de concevoir une relation solide entre ces deux personnages où leurs façons de vivre se divergent. Et pourtant, un lien se crée entre ces deux derniers. Un lien qui marche sans nous faire ressentir la moindre déconvenue. Un lien formant irrésistiblement un duo de cow-boys poilant.


Un lien largement suffisant pour susciter suffisamment d'intérêt de découvrir ce classique indéniable et cocasse. Le réalisateur Enzo Barboni réunit pour la troisième fois Terrence Hill et Bud Spencer dans un western spaghetti indélébile. Ces deux derniers sont totalement à fond dans la peau de leurs personnages. Ce sont des acteurs qui ne manquent pas d'audace pour ce qui est d'engendrer des situations cocasses, d'engager des discussions aux répliques habiles ou de déclencher de la baston drolatique. C'est un film qui honore prodigieusement le western spaghetti. C'est un spectacle très prenant pour sa mise en scène judicieuse. Pendant le visionnage, on peut voir défiler toutes sortes de bêtises paramétrées comme il faut pour nous faire immerger dans une atmosphère forte conviviale. Dans ce lot de bêtises, je retiens particulièrement deux. La première, les fameuses et célèbres baffes de Bud Spencer qui peuvent assommer n'importe qui. C'est même dans cette réalisation que Bud Spencer se fait une réputation insolite de ces beignes. Et la deuxième, c'est le méga-baston final dans la communauté mormone. Des baffes, des coups de poing, des coups de pied, des galipettes, tout s’enchaînent avec aisance et magie par un rythme régulier. Avec une bande de son donnant une bonne impression du film, c'est un grand classique qui se regarde sans lasser. 8/10




  • Je vais aller prendre l'air

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le 7 nov. 2017

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LeTigre

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