Quelque part entre la version berlinoise de After Hours de Martin Scorsese et un clin d’œil à la Nouvelle Vague française pour ce qui est du noir et blanc et de l'ambiance jazzy. La dérive existentielle du trentenaire Niko durant 24 heures est tout à la fois drôle, pleine de rencontres improbable et empreinte d'une certaine mélancolie. Laquelle est au demeurant concevable au regard des appréciations guère valorisantes que le garçon reçoit successivement d'un psychologue indiscret et intrusif, d'un père qui lui coupe les vivres, d'un voisin très encombrant et dépressif et d'une vieille copine d'école mal remise de son séjour en internat pour personnes atteintes de surpoids.

Sur le mode fragmentaire, le film compose en creux un portrait doux-amer d'un grand adolescent velléitaire et paresseux, ne réussissant jamais à mener à terme le moindre projet. Mais le garçon, à qui l'acteur Tom Schilling apporte un charme juvénile et maladroit, sait écouter et s'adapter aux multiples et rocambolesques situations qu'il doit affronter, même pas dynamisé par un hypothétique café que tout le monde parait s'obstiner à ne pas lui servir. Suffisamment resserré pour ne pas s'éparpiller dans des digressions inutiles, manquant parfois de rythme, ce que la bande-son permet facilement de résoudre, Oh Boy déploie une mise en scène élégante en recourant à tous les atouts de la capitale allemande et une science des dialogues croustillants. Ce premier film salué dans de nombreux festivals se laisse d'évidence découvrir avec plaisir et gourmandise.
PatrickBraganti
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le 5 juin 2013

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