Néons

Des néons. Que des néons. Encore des néons. Alors oui, j'aime bien les néons, mais là, n'y aurait-il pas exagération ? Ces couleurs saturées en abondance et ces lumières éclatantes agressent plus qu’elles ne servent l'esthétique du film. Et c'est dommage, car une utilisation parcimonieuse aurait pu permettre d'accroitre la pertinence de certains plans, qui sont magistralement beaux, mais noyés dans un amas de lueurs tout au long du métrage.

Ces néons participent néanmoins à l'atmosphère et au cachet pictural propre de "O Beautiful Night", où la mort côtoie les vivants, entrainant le spectateur dans une fable onirique. L'histoire est simple : un jeune hypocondriaque rencontre la présumée faucheuse, qui d'emblée annonce son décès avant le lever du jour. L'aspect fantastique est bien caractérisé, et l'on se demande si ce perturbateur personnage est effectivement la mort tant ses actions surnaturelles laissent planer le doute.

S'ensuit cette subversive balade où Youri coudoiera toutes les concupiscences de l'Homme sans pour autant en être séduit. Le message véhiculé reste assez flou. Il est difficile de savoir où veut en venir le réalisateur même s’il est possible de présupposer quelques thématiques : profiter de la vie, la question de la mort, la puissance de l’amour. Presque philosophique, le récit survole tout cela sans s’y attarder en profondeur.

« O Beautiful Night » se suit sans trop de peine et se veut agréable à regarder. Des irrégularités entachent le film, comme quelques répétitions ou un dernier acte amené maladroitement. Mais son atmosphère est suffisamment envoutante pour vous y laisser transporter. Je recommande.