Novembre se veut raconter l'histoire des 5 jours d'enquête qui ont suivis les attentats de Paris de novembre 2015. Le film se concentre essentiellement sur le travailleur des enquêteurs, du début à la fin du film. Presque un documentaire donc, si ce n'est, comme l'a reconnu Cédric Jimenez en interview, que la confidentialité de certaines personnes impliquées, ainsi que la nécessité de prendre quelques raccourcis, font de Novembre une fiction avant tout.
J'ai beaucoup aimé Novembre, je trouve le film réussi, rythmé, avec une réalisation aussi cohérente qu'audacience, un Jean Dujardin implacable, et une scénarisation excellente qui parvient à faire monter la tension jusqu'à un point culminant. Malgré tout, tout n'est pas rose. En effet, les 30 premières minutes du film choquent, tant le jeu de la plupart des acteurs est absolument pathétique. Plusieures scènes en deviennent risibles, tant les dialogues sont forcés. On semble presque avoir affaire à une parodie. Au bout de 30 minutes, cette sensation s'évapore (sauf pour Sandrine Kiberlain, qui décidement après Chronique d'une liaison passagère ne cesse pas de me sidérer d'absence de talent), et on plonge véritablement dans le film. C'est véritablement la caractéristique très immersive de Novembre que je lui ai préférée. Cette immersion est permise par une réalisation très proche des corps et des visages, comme si le caméraman faisait lui-même partie de l'enquête. Le spectateur se sent impliquée dans chaque scène, il prend part à l'enquête, et ressent donc les émotions qui vont avec, la tension est omniprésente et ne flanche jamais à partir du moment où Novembre parvient avec succès à l'installer. Au point culminant de l'enquête, là où tout se joue, je me suis surpris à être térrassé par l'enjeu. Je réalisais que des gens avaient véritablement vécu ces moments, ces instants de stress, où concentration et détermination doivent être de mise avant toute autre chose. Le film rend également hommage à une personne, aujourd'hui anonyme et protégée par l'Etat français, qui a rendu service aux enquêteurs, et qui a permis, par son courage incroyable, l'arrestation des terroristes toujours en fuite dans Paris quelques jours après les attentats. Plusieures scènes parviennent à être très touchantes.
Malgré tout, aujourd'hui, quelques jours après avoir vu le film, le souvenir sonne creux. J'ai le sentiment que Novembre a manqué quelque chose, a manqué de peu d'être un très grand film. Car il est impossible de dire que Novembre est un grand film, un film qui va marquer. Novembre s'oublie très vite, et j'ai du mal à identifier pourquoi, à identifier ce qu'il aurait pu faire de plus, ou de différent, pour me marquer. Je vais seulement le prendre tel qu'il est, un très bon film, qui certes fait peur au début, mais qui parvient à immerger le spectateur dans une enquête aussi insoutenable qu'historique.
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