Lorgnant à l'origine sur Twilight , le scénario de Wir sind die nacht a dû être repensé pour ne pas voir le film de Dennis Gansel être accusé de plagiat. Ce petit film de vampire allemand sorti en 2010 nous propulse dans un Berlin contemporain où Lena, une jeune rebelle abimée par la vie, est transformée en suceuse de sang par Louise qui voit en elle l'incarnation du grand amour. C'est ainsi que Lena devient membre d'un quatuor de vampirettes ayant adopté le crédo rock'n'roll "sea, sex & sun...euh...fun".
Bien que présenté comme un film d'épouvante, Nous sommes la Nuit n'est en réalité qu'une histoire banale sur les états d'âme d'une jeune femme paumée. Le fait qu'elle soit transformée en prédatrice contre son gré ne sert qu'à accentuer le malaise induit par son quotidien morose mais n'apporte rien au films de Vampire. C'est du vu et du revu. Ce n'est pas mauvais pour autant. C'est juste qu'à la fin du film, on se retrouve face à une oeuvre sans réelle consistance.
Réalisé sobrement et avec peu de moyens, la technique ne brille jamais. Le réalisateur a beau s'échiner à intégrer quelques idées inhérentes aux films de vampire, on constate rapidement qu'il n'est pas en mesure d'exprimer pleinement ses envies de mise en scène, en atteste les nombreuses scènes hors champs ou filmée au plus proche de l'action pour ne pas laisser transparaître la faiblesse de l'ensemble.
Au-delà de ça, les vampirettes sont caricaturées à outrance; la jeune délurée bourrée d'énergie, la nostalgique désabusée, la chef qui se veut charismatique et dangereuse et enfin la candide paumée amoureuse du flic beau gosse. Tout ce qui va arriver à ces personnages est couru d'avance, il n'y jamais de surprise car tout est prévisible. Et le fait que les prestations des acteurs soient ternes et sans relief n'aide en rien...
Reste le propos sous-jacent sur l'émancipation des femmes qui aurait pu être intéressant mais il est balayé aussi vite qu'il est introduit, et au fond on en vient à retenir que les vampires mâles ont été anéantis uniquement pour permettre aux femmes de boire, baiser et se droguer à volonté sans avoir à subir une forme de joug machiste. M'ouais, je pense qu'il y avait mieux à faire pour donner un élan féministe au film...
Le plus gros défaut de Nous sommes la nuit c'est de ne pas avoir grand chose à raconter. C'est un film qui se laisse regarder et qui s'oublie aussitôt après. A réserver aux mordus des films de Vampires qui ont les crocs et surtout rien de mieux à se mettre sous la dent....