Femmes Fatales

Le cinéma allemand ne fait pas partie des cinémas qui me touchent particulièrement. Il faut dire que la langue allemande est très difficile à apprécier. Pourtant, des génies du cinéma comme Murnau ou Lang sont allemands et ce film montre bien l’héritage qu’ils ont laissé. Un héritage qui traverse les âges. Nous Sommes La Nuit est loin d’être un mauvais film, mais on est très loin des classiques du genre. Murnau a été un des premiers à mettre en lumière le mythe du vampire, Dennis Gansel offre un hommage au chef d’œuvre de Murnau. Bien sûr, la qualité n’est pas la même, mais on reconnaît la volonté du réalisateur de coller avec la vision de ces ainés en ce qui concerne le vampire.

Il ne faut pas s’attendre à avoir peur devant ce film. Clairement, il n’y a aucune scène qui fait vraiment peur dans le film. Le réalisateur préfère se concentrer sur autre chose que la peur du vampire. Le thème principal du film est la beauté. Celle du vampire bien évidemment, mais surtout celle de la femme. Le film possède un côté mystique. C’est d’ailleurs l’une des réussites du film. L’esthétique permet au réalisateur de vraiment donner à ses créatures une aura fantastique. Le vampire ici est une bombe sexuelle prédatrice et fatale. Ainsi, on peut aisément comparer le personnage de Louise à certaines blondes Hitchcockienne. Il y a également le personnage de Charlotte qui fait directement référence au personnage joué par Margaret Livingston dans L’Aurore. On retrouve la même beauté, le même côté fatal qui fascine les hommes.

Pourtant, il manque beaucoup de choses pour que le film atteigne un niveau de qualité correcte. Le rythme pose vraiment problème dans le film. Il ne se passe pas grand-chose dans le film. Il y a quelques fulgurances, mais pas assez pour maintenir le film à flot. Autre problème, la dernière partie du film. Il n’y a aucune crédibilité dans le dernier quart-d ’heure ce qui plonge le film dans la médiocrité. C’est dommage, car toute la première partie est plutôt bien menée. Finalement, c’est le personnage de Charlotte qui permet au film de se maintenir. Elle possède une sorte de magnétisme qui fascine. Le personnage de Luna et Louise ne possèdent aucune alchimie. On sent une sorte de tension entre les deux, mais c’est plus de la peur que la tension sexuelle espérée par le réalisateur.

Un détail m’a vraiment dérangé. La bande originale. Étant un fan absolu du film The Dark Knight de Christopher Nolan je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer les similitudes entre les deux bandes originales. Clairement, Heiko Maile qui est le compositeur s’est inspiré de la musique de Hans Zimmer. On retrouve le même rythme que sur certaines scènes clé du film de Nolan. J’adore cette musique mais là vraiment, c’est limite du plagiat. Reste à savoir s’il y a vraiment eu copie ou juste que les rythmes se ressemblent vraiment beaucoup.

Pour conclure, nous sommes la nuit est un film de vampire qui s’inscrit dans la moyenne faible du genre. Sans réinventer quoique ce soit, le film se laisse regarder jusqu’à son dernier acte qui malheureusement, bascule dans l’échec. Les personnages sont intéressants et les hommages sont présents. On est quand même dans une bien meilleure qualité que d’autre film de vampire qui brille au soleil… Le personnage de Charlotte permet au film de tenir sur la longueur grâce à son magnétisme et son interprète Jennifer Ulrich. Un film qui se laisse regarder, avec des effets spéciaux réussis, mais qui ne restera pas dans les annales du genre.