Nos mots comme des bulles
6.2
Nos mots comme des bulles

Long-métrage d'animation de Kyōhei Ishiguro (2020)

Le 1er long métrage d'un réalisateur nombriliste et immature dans ses propos

Kyōhei Ishiguro est un homme dont j'aime absolument pas le travail que j'ai pu voir. S'il est surtout connu (et mis en avant) pour la réalisation de l'adaptation animé de la BD Your lie in April, qu'il a co-réalisé avec Naoshi Arakawa l'auteur de la BD, je le connais surtout pour avoir réalisé seul la plus grosse purge sériel jamais envisagé dans l'animation japonaise: Occultic Nine, une agression télévisuel résultant d'un attentat oculaire et cérébral engendré par des personnages biberonné au diésel guidés dans une histoire irrespirable et chiante à mourir, le tout se déroulant dans ce qui semble être les restes d'un storyboard oublier dans la veste d'un sans abris qu'on aurait passé à la machine. La série avait trois défauts qui semblaient être les caractéristiques propre au cinéma Kyōhei Ishiguro. La première est une haine des femme et de la figure féminine de manière général. Qu'elle soit assumé ou inconsciente, on a dans son univers des personnages féminin dégradant au possible, souvent représenté comme conne ou écervelé, ayant tendance à accentuer de manière nunuche leurs maladresse, et à les montrer comme des objets de fantasme malsain. La deuxième est un amour pour les couleurs saturés et les traits irréguliers. Surement pour montrer de la légèreté ou simple négligence dû à une production trop intensive, mais les traits ont un côté irrégulier et cheep non assumé, n'apportant rien aux graphismes, qui font remonter l’animé des années en arrières du temps où ce genre de traits était une hérésie. Enfin la troisième est que c'est un réalisateur profondément submergé par la culture japonaise, qu'il n'a pas de recul sur ce qu'il voit et assimile, qu'il a un profond amour pour sa culture, et qu'à aucun moment il ne souhaite sortir de ce milieu qu'il voit comme une forme de perfection utopique. On le voit au travers du comportement des personnages qui sont constamment dans un excès propre aux manga japonais qui n'est pas réfléchit et va détruire la porté dramatique de scènes se voulant plus sérieuse, ou lorsque l'on nous présente des personnages problématiques dans leurs écritures mais que l'on ne souhaite pas remettre en question car ce sont des personnages s'inscrivant dans une normalité qui est propre à la société moderne numérique japonaise. Malgré ma haine immense face à ce que peut proposer ce réalisateur, je restais ouvert à la proposition car on est pas à l'abri que je me sois tromper dans mon jugement, peu être que tout ce que je dis là n'est que mésentente, et que Kyōhei Ishiguro a réellement du talent. Le simple fait qu'il ait un style indéniablement unique et propre à lui m'attirait et me fasse attendre son 1er long métrage d'animation qui pourrait être une bonne surprise. C'est là qu'intervient Nos mots comme des bulles et... c'est nul, mais on part de tellement loin que, forcément, le film reste meilleur qu'Occultic Nine.

Visuellement c'est tout aussi laid et peu attrayant qu'Occultic Nine, avec des traits qui ne créent aucun contraste et cassent à moitié les contours qui deviennent incertains, mais là où dans Occultic Nine on avait des couleurs sombre proche qualificatifs scatologique, ici nous avons des couleurs plus froides et lumineuses qui s'accorde étonnement bien au choix de trait qui offre un sentiment léger et subjectif qui est pas déplaisant. Enfin en terme d'écriture c'est la mort du fun mais malgré les 40 premières minutes (sur un film d'1h20 je rappelle), on commence à apprécier les personnages et à s'y attacher car malgré leurs débilités et leurs défauts dont on aura l'occasion de reparler après, on se laisse porter et même si l'envi première est de se jeter par la fenêtre et/ou fuir le plus rapidement possible, on apprécie la relation entre les deux personnages principaux qui peut intéresser un jeune fan d'animé romance drama japonais neuneu qui sauront retrouver les histoires mielleuses et sans intérêt qu'il aura digérer et re-chier des centaines de fois avec une analyse creuse et des banalités pour se trouver intelligent.

Malgré le bon sentiment qui se dégage de la fin de film et la """bonne""" surprise que l'on peut avoir comparé à Occultic Nine, le film reste vraiment pas bon. Les graphismes sont ignobles et donnent l'impression d'être fait à la va vite tant certains décors et plans manquent de contrastes et donnent l'impression d'être des dessins au crayon fait par un collégien, tous les personnages donnent envi d'être violent et d'entamer la constitution d'un casier judiciaire pour violence avec arme envers chacun d'entre eux, le scénario est inexistant et est vide sur toute la première parti jusqu'à trouver une raison d'exister 30 minutes avant la fin du film, il n'y a pas d'enjeux et on se demande à chaque scènes ce qu'on fout encore devant le film alors que l'on a mille fois mieux à faire ailleurs, les relations entre personnages sont inconsistants et ne sont pas crédibles une seul seconde tant tout tient sur l'idée qu'on accepte que les deux personnages sont deux ados qui vont finir ensemble à la fin... mais derrière tout ça qui ne sont que des défauts de drama japonais labdas et/ou de films d'animations fast-food fait pour répondre à une volonté de complaire des idiots sans vies sociales dans l'idée qu'apprécier l'animation japonaise quel qu'elle soit est quelque chose de mature est subversif, moi je vois deux problèmes qui font que ce film est particulièrement à chier. Le premier c'est le manque total d'ambition et de réflexion derrière l'écriture. On le voit notamment dans ces nombreux personnages secondaires qui ne servent à rien, dans son intrigue qui ne va nulle part et se finit de manière expéditive à base de McGuffin que l'on retrouve COMME PAR HASARD sorti d'un chapeau, un nom de film qui n'a absolument aucun rapport avec son contenu. Plusieurs fois durant le film, on a différents sous-intrigues afin de développer l'univers. On a la racaille qui tag partout qui se fait courser par le directeur du centre commerciale dont on aura jamais les raisons de cette rivalité, on a le fait que les trois garçons dorment parfois sur ce qui semble être le toit du centre commerciale dont la raison n'est pas développé, on a les rendez vous chez le dentiste qui ne sont pas expliqués,... c'est un film faussement mystérieux essayant, comme Occultic Nine, d'omettre volontairement des éléments scénaristiques pour faire plus mystérieux et plus vague alors que cela n'a aucune once de maitrise ou de réflexion, donc cela fait surtout négligé et mal maitrisé. Enfin le deuxième problème, le plus grave, c'est que le réalisateur se complait dans sa vision du monde parfois nauséabonde. On retrouve une haine de la vieillesse et du corps féminin (que l'on pouvait déjà voir dans Occultic Nine et qui est propre à Kyōhei Ishiguro) avec notamment le vieux qui a perdu son disque qui est montré à chaque fois sous des angles devant le rendre repoussant, cinglé, et/ou anormal (même lors de scènes devant le montré comme quelqu'un de bien ou touchant), ou encore lorsque l'on s'attarde sur le personnage de Smile qui s'émerveille devant des distributeurs, et de ses copines qui ont un caractère horripilant de débilité et de niaiserie dans leurs mimiques. Mais à aucun moment ces caractères et ces choix ne sont pas animés par une réflexion ou même une volonté de raconter quelque chose alors qu'il y a énormément de choses à raconter. Je parlais précédemment de Smile qui s'extasiait devant un mini distributeur. On la voit faire de grand gestes et faire la petite fille un peu espiègle et cruche pour attendrir des viewers sur un réseau sociale, et on voit des gens s'arrêter et la regarder de manière curieux voire dubitatifs. Pourquoi ne pas remettre en question le fait qu'elle n'est pas naturel en vidéo et en streaming ? Les deux personnages principaux s'échangent leurs téléphones par inadvertances, pourquoi ne pas remettre en question l'addiction au écran qu'ont visiblement les deux personnages principaux ? L'une ne peut pas s'empêcher de regarder son téléphone à table malgré l'interdiction des parents qui sont fantomatiques et n'ont pas une seul once d'importance à ses yeux, et l'autre dit littéralement la phrase "je me fiche de déménager, tant que j'ai mon téléphone près de moi" (oui on peut me taxer de mauvaise langue car il parlait surtout du dictionnaire qui est dans sa coque de téléphone, mais alors pourquoi n'avoir pas dit "dictionnaire" au lieu de "téléphone" ? Parce que le gamin publie ses poèmes sur Twitter et que la publication de ses poèmes doit donc être tout aussi important à ses yeux que la rédaction même de ses poèmes). On a une scène où la fille est chez le dentiste pour, visiblement, corriger le défaut de ses dents de devant qui la complexe quand elle est sur internet ou dans la rue. Pourquoi cela n'est pas montré en avant comme un complexe lié à l'image qu'impose les réseaux sociaux ou même le système de consommation japonais ? Les 3/4 du films les deux jeunes se parlent qu'à travers leurs téléphones au lieu de se parler en vrai, mais à aucun moment c'est montré comme une contrainte ou même un défaut, pourquoi ne pas questionner le fait que les écrans et les réseaux sociaux nous écartent de la réalité et/ou ne pas assumer complètement et faire un film où les deux jeunes ne font que se draguer numériquement ? Le film met les deux pieds dans un univers qu'il assume comme étant baigné dans une culture numérique et de la sur-consommation qui impact la vie de ses deux personnages principales mais à aucun moment le film semble utiliser cela ou même songer à utiliser cela alors que ça rime l'entièreté du film. Le film se passe quasi-intégralement dans un centre commerciale, quasiment un tiers du film on voit un personnage utiliser un téléphone portable, mais à aucun moment l'on parle de cette consommation, que ce soit dans ces bien fait ou de ses dangers. Le réalisateur expose ce qu'il veut voir, expose une histoire se passant dans un Japon fantasmé et rêvé qu'il normalise en se disant qu'en normalisant ce qu'il souhaite, ce qu'il souhaite sera d'office acceptable... sauf que non. Fort heureusement, le réalisateur est moins en roue libre que sur Occultic Nine où l'on touchait le fond du trou de l'otaku centrisme sans foi ni loi qui extériorise ses désirs malsain, mais l'on retrouve encore, comme dit plutôt, le désir de la normalisation de la consommation intensive des réseaux sociaux, on a une certaine vision de la femme niaise mielleuse et cruche qui crush sur le gringalet looser renfermé sur lui même, mais on a aussi une scène qui laissent planer des doutes. On a une scène où un des amis du personnage principale va fantasmer à la limite du paluchement sur un appel téléphonique à la vu de personnages féminin et d'une Youtubeuse prétendument connu. Cette scène est montré comme mignonne et drôle alors que l'on voit un gros otaku dégueulasse adopter un comportement inapproprié et irrespectueux envers des filles, mais ce comportement n'est ni remis en question ni même condamné. Cette personne s'est retrouvé indécent et vulgaire, mais ce n'est pas grave, c'est un comportement normal et puéril, il faut laisser passer... sauf que non. Si l'on peut souligner une très légère amélioration dans la réalisation, on ne peut qu'être affligé face à une écriture qui ne respire ni la classe, ni même la maturité que l'on attendrait de quelqu'un qui propose un long métrage au cinéma.


5/20


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Youdidi
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le 23 août 2021

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Youdidi

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