
Une fois la première heure (un peu poussive et consacrée à la présentation des différents protagonistes) passée, on rentre complètement dans cette chronique toute simple de deux frères que beaucoup de choses rapprochent malgré leurs caractères diamétralement opposés. D’un côté l’écorché vif, misanthrope, taiseux, qui fuit le bonheur pour se réfugier dans les livres. De l’autre, l’ami que tout le monde aimerait avoir, attentionné, drôle, loufoque, qui voue sa vie aux autres sans en recevoir beaucoup en échange.
Il est donc facile de s’identifier à ces deux frères qui ont tendance à tomber amoureux des mêmes femmes, sans que cela soit pour autant un sujet de discorde. Il y a d’ailleurs très peu de violence ou de sentiments exacerbés, ce qui dénote un peu par rapport aux clichés sur les italiens. Toutes les émotions sont contenues mais sont néanmoins palpables. Les épreuves de la vie passent sur ces deux hommes, chacun essaie de gérer à sa façon, du mieux qu’il peut. L’un dans la solitude, l’autre entouré de ses proches et de ses patients.
Il est intéressant de constater que la première fille qui les intrigue a un problème psychologique. Le premier frère est attiré par son côté introverti et violent tandis que le second voit en elle l’intelligence et le potentiel qu’il pourrait développer en l’aidant au quotidien. De manière plus générale, toutes les relations sonnent juste et nous ramène à nos propres existences. Un petit bémol peut être pour la femme de Nicola, qui est quand même difficilement aimable mais qui renforce l’aspect « syndrome du sauveur » chez son mari qui lui sacrifiera une grande partie de sa vie.
Un dernier mot sur le titre du film qui nous fait croire au traitement d’une seule partie de la vie: la jeunesse, alors que l’on suit les protagonistes pendant une grande partie de leur existence. Et reste l’idée que ces meilleures années sont peut être encore à venir, comme la mère qui décide de finir ses jours au bord de la mer en s’en grillant une à côté de son petit fils.