Spoiler : ce n'est pas n'importe qui. LOL.

Je ne vais pas vous le cacher : quand j’ai eu connaissance de Nobody, ma hype est montée de 0 à 100 en moins de quatre secondes. Le scénariste Derek Kolstad (l’un des responsables de la célèbre franchise John Wick), le réalisateur Ilya Naischuller, qui s’est fait connaitre depuis 2015 avec son premier long-métrage filmé à la première personne (Hardcore Henry), et Bob Odenkirk, LE Saul Goodman de Breaking Bad et Better Caul Saul (aussi producteur exécutif), se sont réunis pour un film d’action d’une heure trente dans le style de John Wick, et l’idée me parait être totalement géniale ! Hutch Mansell (Odenkirk) est un père de famille un peu désabusé, un nobody. Mais après quelques évènements, dont un cambriolage, sa face cachée, dont il a essayé de s’en écarter, revient à la surface, et j’aimerais dire : heureusement pour nous spectateurs !


« Thank you for your service »


Venons-en directement au choix de casting : Bob Odenkirk est un excellent acteur, et il le prouve encore une fois avec Nobody : il porte la majorité des scènes où il est présent, que ce soit physiquement ou dans les dialogues. Ce mec est super convaincant lors des scènes de combat, il est hautement investi dans son rôle, et puis… que demander de plus ? Ah oui… Christopher Lloyd (le cultissime Doc Brown de la trilogie Retour vers le futur) est présent dans le rôle du père de Hutch, ainsi que le rapper/acteur/réalisateur RZA venant tout droit du Wu-Tang Clan. De voir les trois acteurs ensemble, dans la même scène, c’est vraiment quelque chose.
Les scènes d’action sont remarquées par une mise en scène ultra soigné et une superbe chorégraphie, qui laisse vraiment ses séquences respirer. Ilya Naischuller ne mise pas sur une shaky-cam (caméra tremblante) dégueulasse ou un montage trop rapide ; non, il prend vraiment exemple sur les modèles du genre (John Wick donc) et l’adapte ici à son personnage, ce qui donne pour moi la meilleure scène de baston du film, qui est l’accumulation d’évènements que va connaitre Hutch. Ce combat en particulier montre à quel point le protagoniste n’est plus trop habitué à recevoir des coups. C’est ce genre de scènes de combats qui peuvent vous plaire. Il ne révolutionne en rien le genre, mais ce n’est pas grave, ce n’est pas son intention. On a également un soin à l’image qui est plutôt bonne (le visuel fait un peu sale avec l’utilisation de lentilles anamorphiques dont les bords de l’image présentent des imperfections), et la gestion de la lumière est vraiment pas mal
.
Ce n’est juste qu’une façade


L’idée de l’histoire de Nobody vient actuellement de Bob Odenkirk : il a vécu lui aussi un cambriolage, mais il a réussi à piéger les voleurs dans son garage. Cependant, il a été déçu de la gestion de la situation par la police, du coup il s’est demandé comment il aurait géré la situation ? Eh bien… Dans ce film, vous avez la réponse ! Et c’est le point fort du script de Derek Kolstad : il arrive efficacement à montrer ce personnage réagir après ces différents évènements, malgré que la durée du film soit minimale. Il faut également dire du bien de l’écriture des dialogues, qui donne de l’avantage au jeu d’Odenkirk. Aussi, j’adore le fait le récit dévoile peu à peu le véritable visage de Hutch (à travers des personnages qui s’enfuient lorsqu’ils savent qui est ce simple père de famille). Il a même ajouté une petite couche d’humour qui ne fait pas tâche au film et qui me plait. Mais il ne faut pas se voiler trop la face : il y a un certain développement du protagoniste, mais le scénario ne met pas trop d’efforts non plus.


Regardez l’antagoniste, Yulian Kuznetsov (joué par Alexy Serebryakov). Il n’a pas de développement de personnages, il ne possède qu’une seule couche de lecture visible dans le film. C’est un mafieux russe qui doit être anéanti par Hutch… et c’est tout. De plus, il subit une scène d’exposition assez lourde par un autre personnage qui semble être là que pour exposer Yulian. Bon niveau subtilité, on repassera plus tard.


Conclusion :


Rien de révolutionnaire du côté de chez Nobody, mais il faut avouer : c’est un moment d’action fun, divertissant, amusant, avec un Bob Odenkirk en forme et une mise en scène solide. Franchement… It’s all good man !


LA NOTE QUI TABASSE : 6.5/10

LucasCR
6
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Créée

le 17 avr. 2021

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LucasCR

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