D'habitude abonné aux blockbusters bourrins et décérébrés prônant la supériorité américaine, Michael Bay s'est fait une réputation de beauf au style outrancier et misogyne et avec Pain & Gain il prouve qu'il est bien plus que ça sans pour autant se renier, un joli coup de maître qu'on n'attendait pas de sa part. Le film retrace l'histoire "vraie" du gang Sun Gym, trois culturistes plus débiles les uns que les autres qui ont décidé de voler le "rêve américain". Bay était donc le candidat idéal pour retracer leur histoire car il fait lui même partie de cette Amérique qu'il a aidé a ériger, ici il se pause en critique de son propre style et il fait preuve d'une auto-dérision plus que bienvenue. Daniel Lugo incarné par un très bon Mark Wahlberg est le chef du gang qui croit que la vie se résume à une belle voiture, une belle maison et beaucoup d'argent, ne possédant rien de tout cela il va décider de voler, torturer et tuer son prochain pour ce qu'il croit qui lui revient de droit. Ce prenant pour un surhomme, il est d'un narcissisme aberrant ce croyant un génie alors qu'il n'est qu'un crétin fini, il est d'ailleurs à la fois fascinant et terrifiant de le voir ce perdre dans ses illusions qui le pousserons à commettre les pires atrocités sans que celui-ci ne s’aperçoive de la monstruosité de ses actes. Le film jouera constamment de se décalage en nous poussant à rire généralement lors des moments les plus durs ( Les tortures, La tentative de meurtre, le coup de la tronçonneuse et le barbecue sont des moments en totale décalage de ton ).Il y a donc un humour très noir et le film s'impose comme une véritable satire de la société américaine croisement entre les frères Coen et Tarantino mais qui est magnifié par le style outrancier de Bay. Pour le reste du casting il est bon de retrouvé le formidable Tony Shalhoub et le charismatique Ed Harris mais Anthony Mackie quoique très bon est beaucoup trop mis en retrait sinon Dwayne Johnson est monumental, il hérite du personnage le plus intéressant du gang grâce à sa dualité morale et il tient ici le rôle de sa carrière. Pour sa réalisation Michael Bay fait du pur Bay avec une violence crue, gros plans lancinant sur des bimbos décérébrés et un rythme en dent de scie qui connait un véritable ventre mou et le film aurait gagner à être raccourci de vingt minutes. Mais ici il aseptise sa mise en scène que se soit dans le montage épileptique ou dans ses outrances habituelles qui sont ici justifié par le scénario notamment dans la glorification de la femme bimbo. De plus sa photographie est léchée rendant certains plans incroyablement beau notamment dans les ralentis et il nous gratifie de certaines idées de mise en scène plutôt ingénieuses qui nous prouvent encore une fois que malgré les réticences que l'on peut avoir à son égard il reste un faiseur d'image hors pair. Michael Bay signe clairement son film le plus accessible qui mettrons sans doute ses détracteurs comme ses admirateurs d'accord sur le faite qu'avec Pain & Gain il accouche de son meilleur film. En conclusion le film est intelligemment crétin, délicieusement beauf et 100% divertissant, en cela on pourrait tout simplement dire que c'est le film d'auteur selon Michael Bay.

Créée

le 8 août 2014

Critique lue 345 fois

2 j'aime

Flaw 70

Écrit par

Critique lue 345 fois

2

D'autres avis sur No Pain No Gain

No Pain No Gain
Gand-Alf
6

Pumping Iron.

Vulgaire, beauf, clinquant, sexiste et parfaitement crétin, voici ce qui caractérise le cinéma de Michael Bay, archétype du bon gros ricain sûr de lui, le genre à rouler en 4x4 cheveux aux vents,...

le 7 sept. 2014

53 j'aime

3

No Pain No Gain
Truman-
7

Du Michael Bay sans Michael Bay ça donne No Pain No Gain

Michael Bay réalise ici un film qui sort bien de ses habitudes, en effet pas question de fusillades a gogo, d'explosions a tout va et de super cascades de fou saupoudré d'effet spéciaux hallucinant,...

le 12 août 2013

51 j'aime

3

No Pain No Gain
real_folk_blues
6

Bay Harbour Butchers

Bon alors, faites des photos, des captures d’écran, sauvegardez dans le cloud, entourez la date dans votre agenda, envoyez un mail à BFMTV ; j’ai mis la moyenne à un film de Michael Benjamin Bay, né...

le 3 sept. 2014

50 j'aime

20

Du même critique

Glass
Frédéric_Perrinot
6

Une bête fragile

Alors en plein renaissance artistique, M. Night Shyamalan avait surpris son monde en 2017 lorsque sort Split et nous laisse la surprise de découvrir lors d'une scène en début du générique de fin...

le 22 janv. 2019

66 j'aime

6

Ça
Frédéric_Perrinot
7

Stand by me

It est probablement un des plus gros succès et une des œuvres les plus connues de Stephen King, et il est presque étrange d’avoir attendu aussi longtemps avant d’avoir eu une vraie adaptation...

le 22 sept. 2017

63 j'aime

1

A Cure for Life
Frédéric_Perrinot
8

BioShock (Spoilers)

Après une décennie à avoir baigné dans les blockbusters de studio, Gore Verbinski tente de se ressourcer avec son dernier film, faisant même de cela la base de son A Cure for Wellness. On ne peut...

le 17 févr. 2017

59 j'aime

3