No Pain no Gain a cela de stimulant, voir Bay qui s’attaque à une comédie dramatique avec un budget modeste, c’est si inattendu qu’on en perd nos reproches. Je raillais d’ailleurs Bay à une époque, pas parce que les budgets faramineux de ses film ont l’air de former une carrière commerciale ou que, simplement, certains de ses films sont nuls, mais parce que c’est permis, de critiquer Bay histoire de se donner une exigence artistique. Belle et cinglante répartie que ce No Pain no Gain, qui tape tout simplement dans un registre plus sobre et un peu plus intéressant que des robots qui cassent tout. Toutefois, Bay ne se renie pas. Bay fait toujours du Bay question humour, et c’est par endroits toujours lourd. Mais l’histoire vise quelque d’élevé derrière son approche régressive du monde. En fait, il réussit à maintenir une cohérence dans son histoire, en suivant ses anti-héros incapables de s’organiser correctement et de réussir un kidnapping sans se faire pincer. Tout le monde est stupide dans ce film. Nos anti-héros, le mec qu’ils braquent, les banquiers, les médecins, les flics, les pin up… C’est l’orgie de débilité à tous les niveaux, même dans ce récit de kidnapping, dont les rebondissements rivalisent en débilité. Avec parfois des pointes d’humour noir si crue qu’on pense aux frères Cohen. Oui, on peut maintenant citer Bay et les frères Cohen dans la même phrase. Et dernière la bêtise crasse de l’ensemble (qui sert beaucoup à se donner une façade de comédie), il y a cette modeste critique du rêve américain, convoité par les plus pauvres, au point de former un plan aussi… simple pour accéder au statut de riche. De la part de Bay, c’était pour ainsi dire inattendu, de même que cette vision régressive de l’ensemble du monde finalement cohérente dans sa tendance vers la médiocrité. Riche ou pauvre (les voisins des beaux quartiers sont exactement au même niveau), tout le monde se rejoint dans la bêtise sans jamais la nommer, et c’est finalement tout l’intérêt de No pain no gain. Malgré quelques passages à vide qui tentent de se combler par des gags, le film ne parvient pas toujours à garder le niveau. Mais il parvient à le récupérer au cours d’un final sérieux tout à fait conscient de ses conclusions (quoique, les dernières paroles de la femme d’Ed Harris sonnent comme une étrange ironie venant de la part d’une riche ne s’étant jamais souciée de sa sécurité financière), qui termine de rendre attachants ces bodybuilders légèrement cons. A ce jeu, on peut saluer la prestation de The Rock, qui tient là son meilleur rôle depuis… toujours ? Excellent dans la carrure d’un catholique repenti toujours adepte de la grosse baffe dans la gueule pour s’expliquer, la montée de son personnage et sa déchéance touchent, de même que son retournement de veste de dernière minute assez couillu, mais finalement logique. Et comme tout semble coller au fait divers authentique, on peut effectivement parler de bonne adaptation. Assez vulgaire et peu subtile, mais finalement sincère dans le traitement des personnages principaux.
Voracinéphile
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le 6 oct. 2013

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