Un film qui n'arrive pas à porter son poids, et encore moins à s'envoler.
Il y a quatre bonnes raisons d'aller voir Nicostratos : la beauté de certaines images, Kusturica, le Pélican et Jade Rose Parker ( bien que cette dernière raison soit discutable ... )
Il y a quatre bonnes raisons de ne pas aller voir Nicostratos : les dialogues, l'histoire, François Xavier Demaison et Jade Rose Parker ( et là, ce n'est pas discutable )
Kusturica colle parfaitement au rôle du père bourru, perdu, qui tente de recoller les morceaux depuis la mort de sa femme, mais n'y arrive pas vraiment, et n'y arrivera pas complètement ( c'est d'ailleurs une force du film : même rapproché de son fils par l'intrigue, Demosthene ne changera pas ).
Le Pélican est beau, majestueux, joueur, attachant, drôle, ... il est tout ce que les autres ne sont pas, et il porte à lui seul la totalité du film, car c'est à travers les scènes où on le voit voler que le film acquiert une beauté visuelle, que l'on découvre les lieux, que l'on voyage et que l'on rêve. C'est à travers l'oiseau que tout passe, il est le centre du film, le noeud auquel tout se raccroche, le pont qui relie chaque pan de l'histoire.
Quant à Jade Rose Parker, c'est l'atout charme du film. Il m'est difficile d'en parler ici, étant donné son jeune âge, et le tableau plus qu'ambiguë sur lequel la fait jouer le réalisateur. Et pourtant, on ne peut en parler en d'autres termes tant Olivier Horlait l'utilise comme tel : elle s'impose ici comme le "sex-symbol". Belle à se damner, un corps à faire pâlir toutes les jeunes filles, et même les moins jeunes, J.R. Parker joue de ses atouts et attire l'oeil : j'en veux pour exemple sa première apparition en tant que serveuse, où elle porte un mini-short et une chemise rouge sensuellement nouée au niveau de sa poitrine. Tamara Drew sur une île grecque. Voilà pourquoi je dis que cette raison est discutable : parce que les femmes et les enfants ne tomberont probablement pas sous le charme de cette jeune fille, et parce que certains hommes verront dans sa jeunesse une barrière qui les empêcheront d'apprécier sa beauté et son sex-appeal ( car il ne s'agit ici de rien d'autre que ça, Horlait le sait, le spectateur aussi, le pacte est signé ).
Les dialogues et l'histoire vont de paire : niais au possible, vus, revus et rerevus ( je serais tenté de d'écrire "rererevus", mais je m'abstiendrais), jouant sur un pathos parfois trop présent ( mais dans l'ensemble assez bien dosé, reconnaissons le ) et sur un humour qui ne fait pas mouche ( ou très peu ), je ne serais trop quoi en dire de plus, si ce n'est cité la critique du Monde, qui me semble assez bien résumé l'ensemble : "Le degré d'invraisemblance est tel, (...) qu'on peut rendre les armes sans honte." Et ce n'et qu'à ce prix qu'on profitera du film, sinon on y restera complètement hermétique.
François Xavier Demaison est ... j'aimerais m'arrêter là, mais j'ai peur que certains détracteur me reproche alors de faire dans la facilité en n'argumentant pas mon propos. L'acteur est mauvais, tout simplement. Il en fait trop, n'est pas crédible, il est l'archétype du personnage avare, crétin, avec une espèce de fierté mal placée, etc. Bref, nul.
Quant à Jade Rose Parker, elle joue une véritable tête à claque, une fille sûr d'elle, qui se fiche de tout, ou presque. S'il arrive à l'actrice de déployer un jeu à la limite du passable, la majeure partie reste médiocre, voir plus que médiocre. A tel point qu'on se demande si elle ne se force pas à mal jouer, sur demande du metteur en scène. Hélas, je n'ai pas vu "LOL", son autre prestation, et je ne peux donc vraiment juger ce qu'elle vaut. Pour le moment, ce n'est pas très engageant ...