Le serpent, le duc et le président

Connaissez-vous le jeu video Metal Gear Solid? C'est ainsi que j'ai rencontré Snake. Si vous tombez sur des images du jeu, vous verrez que le créateur s'est ouvertement inspiré du personnage principal de New York 1997, physiquement c'est bluffant.
Quant au film, il fait partie de ces anticipations dont la date est désormais largement dépassée. On pourrait penser que le réalisateur s'est trompé. New York n'est pas ainsi et heureusement, mais pourtant, le charme opère toujours.
Le film ne manque pas de défauts: le scénario est moyennement crédible, certains dialogues un peu légers ("Je te croyais mort", répété à l'infini par plein de personnages, on ne sait trop pourquoi), le chef des gangsters n'est pas bien malin et Snake est très chanceux.
En revanche, la musique toujours prenante (et facilement identifiable ce qui n'est pas un mince compliment), le décor crépusculaire, l'atmosphère inquiétante née d'une nuit interminable, et quelques détails inoubliables (les lustres posés sur le capot du Duke sont une sacrée trouvaille pour illustrer l'orgueil ridicule du "duc") produisent un effet vraiment surprenant et relativement intemporel.
C'est un film sombre, où le président (joué par le trop mésestimé Donald Pleasance) n'est pas à son avantage, ce qui nous change des blockbusters patriotiques. Carpenter est un rebelle qui produit un maximum d"émotions avec un minimum de moyens. Et ça marche. Laissez vous emporter par cette étrange atmosphère, jusqu'au dénouement ironique qui n'est pas sans saveur.
Enfin il y a pour une fois une belle galerie d'acteurs: Lee Van Cleef (celui des westerns de Sergio Leone), Ernest Borgnine (souvent second rôle méchant dans des films sur la guerre froide), Isaac Hayes (le fameux Duke), Donald Pleasance déjà cité et bien entendu Kurt Russel qui voulait casser son image et qui y réussit en créant un personnage devenu emblématique. (Charles Bronson voulait ce rôle, Carpenter a eu bien raison de choisir un autre Snake).
Au final, une bonne série B comme on n'en fait plus et qui, par comparaison avec la plupart des productions récentes, mérite le détour.

Serval1
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le 7 juin 2021

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Serval1

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