La mort à 47 ans dans une geôle paumée dans l'Arctique russe, ça vous campe un bonhomme. De retour d'un séjour en Allemagne où il se remettait péniblement d'un empoisonnement du FSB, Navalny choisit de se jeter dans la gueule du loup pour prouver la sincérité de son combat. Dans sa verticale du pouvoir, le despote du Kremlin, qui tue sans vergogne, n'en fit qu'une bouchée. Navalny rejoint ainsi la litanie des suppliciés de l'opposition russe, libérale ou conservatrice. « J’ai conscience de ne pas être le premier, mais j’espère vivement être le dernier à devoir endurer tout cela .» Quant à l'autocrate corrompu, omnipotent et sanguinaire, il se pourlèche les babines en attendant son sacre présidentiel avec une constitution taillée sur mesure jusqu'en 2036... Une leçon de courage quand certains en Europe suintent de veule soumission devant le satrape moscovite. Des esprits faibles se plaisent à évoquer une démocratie un peu rude quand la dictature est à l'oeuvre sans rechigner à tous les mauvais coups. La mort sacrificielle de Navalny en impose. De toute évidence, celle du tyran s'impose.