Nadine
5.2
Nadine

Film de Robert Benton (1987)

La très charmante Nadine (Kim Basinger) travaille comme coiffeuse dans un salon dirigé par Vera (Gwen Verdon) qui la considère plus ou moins comme sa fille. A ce titre, Vera insiste pour que Nadine annonce à Vernon (son futur ex-mari), qu'elle est enceinte. Soit dit au passage, l'état de Nadine ne se remarque absolument pas, ce qui explique que Vernon ne se doute de rien. De toute façon, il est trop occupé avec Renée (Gwen Headly) sa nouvelle petite amie qui en fait des tonnes pour montrer que Vernon est désormais avec elle. Ce qui amènera une remarque de Nadine à Vernon "Elle n'est pas un peu trop vulgaire pour toi ?"


Peu importe puisque Nadine et Vernon se séparent. De son côté, Nadine est préoccupée par son image. Elle a cru bien faire en acceptant une proposition d'un photographe pour des clichés artistiques. Elle aurait dû se méfier, sachant que ces poses étaient destinées à Playboy.


La voilà qui cherche à récupérer les originaux auprès du photographe, quitte à le dédommager financièrement. Et, comme il refuse, elle fait preuve de caractère pour imposer ses vues. Malheureusement, une fois récupéré le dossier à son nom, Nadine voit le photographe s'écrouler à ses pieds : il expire avec un couteau planté dans le cœur. Elle a beau s'échapper vite fait bien fait, des témoins affirment que l'assassin est une femme !


Nadine se demande comment se tirer de ce mauvais pas quand Vernon vient la retrouver. Il ne lui en faut pas plus pour échafauder une stratégie typiquement féminine, à laquelle Vernon va adhérer parce que Nadine se montre suffisamment persuasive pour lui faire valoir ce qu'il va y gagner. C'est quand il découvre ce qu'il y a réellement dans la pochette au nom de Nadine que Vernon comprend ce qu'il peut effectivement gagner dans cette sombre histoire.


Signé Robert Benton (scénario et réalisation), ce film qui date de 1987 ne fait pas partie des indispensables, mais il n'est pas non plus catastrophique. On y observe avec un certain amusement le couple Basinger/Bridges en appréciant la performance de l'actrice dont la popularité avait grimpé en flèche l'année précédente avec la sortie de 9 semaines et demie dans un rôle bien plus chaud qu'ici, même si son physique fait encore son effet. Quant au beau Bridges dans le rôle de Vernon, il n'est pas en reste. Attention quand même de ne pas s'emmêler les pinceaux, il s'agit bien ici de Jeff Bridges (le futur acteur de La porte du paradis et The big Lebowski) et non de son frère Beau (avec qui il partageait l’affiche dans Susie et les Baker boys) !


Le scénario n'est pas le point fort du film, car il enchaine des séquences pas spécialement originales, trouvant son intérêt dans un mélange de genres : film noir et comédie sentimentale. Sinon, l'enchainement des situations est parfois un peu tiré par les cheveux (en même temps, Nadine est coiffeuse), et surtout les situations manquent souvent de finesse. Exemple avec la nuisette que Renée récupère dans la caravane de Vernon, pensant que ce dernier la lui préparait comme cadeau, alors que c'est celle de Nadine, elle-même se cachant derrière un rideau. On est dans un comique de type boulevard avec un quiproquo qui aura ses conséquences sur la suite de l'intrigue. De même, on se doute bien que Vernon et Nadine n'en ont pas fini l'un avec l'autre. En effet, embarqués dans une équipée où tout s'enchaine en faisant monter l'adrénaline, Nadine et Vernon réalisent rapidement que c'est ensemble qu'ils ont vraiment la sensation de vivre. Alors, Nadine annoncera-t-elle sa future maternité à Vernon ? Celui-ci profitera-t-il des informations confidentielles qu'il a obtenues par le jeu des circonstances ? Le couple échappera-t-il aux recherches entreprises par un privé (secondé par un duo de costauds sans états d’âme, du genre vu et archi-vu), pour retrouver un document finalement compromettant ? Vernon a-t-il le moindre avenir avec son bar situé dans une zone mal fréquentée de la ville ? Voilà, les points qui animent ce film sans prétention.


On notera quand même quelques moments de bravoure, avec une (brève) course poursuite en voiture, des interrogatoires musclés en présence de serpents à sonnette, et un assaut avec tentative de fuite à l'aide d'une échelle qui nous vaut de gentilles cascades où Kim Basinger affiche sa féminité et Jeff Bridges sa virilité. Tant bien que mal, le duo (le couple ?) tente de trouver son équilibre. Autre moment assez réussi, celui où Nadine reçoit Vernon : un imprévu qui la met dans tous ses états et il faut la voir s'activer pour se pomponner (sa démarche notamment).


Côté déception, la photographie signée du réputé Nestor Almendros n’apporte pas grand-chose à l'écran. Bref, un petit film (1h20) sympathique qui permet de profiter d'une soirée détente sans besoin de trop réfléchir.

Electron
5
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le 19 févr. 2020

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