Plagiat assez fou d'Alien, annoncé en ce sens dès l'affiche du film dans le design de la créature (du moins une de ses formes) alors qu'on se situe dans le registre de la série B qui tend vers le Z, condamnant le monstre à des mouvements très limités et ce faisant renforçant encore davantage, si besoin était, le ridicule du film. L'introduction est déjà collector, avec une bataille spatiale sans le sou avec plein de piou piou et de rayons laser. Puis le protagoniste arrive dans une base scientifique située sur une lointaine planète, dans laquelle un accident a eu lieu — c'est à cause de ça qu'il n'a pas pu se barrer en congés, d'ailleurs. Là-bas, il sera un peu le mâle alpha comme nous le font bien comprendre toutes les (2) femmes avec leur regard de braise dès qu'elles croisent le nouveau venu : on se croirait dans un film porno des années 80. Dès le début, ça sent le sapin.


On apprend que les scientifiques sont en train de mettre au point une nouvelle nourriture, pour d'obscures raisons (une histoire décontextualisée de famine dans la galaxie) et par de tout aussi obscures méthodes : le fait est qu'ils ont abouti à la création de créatures méchantes qui bouffent les personnes les unes après les autres, en exploitant au mieux la débilité profonde des personnages, qui n'hésitent pas à s'isoler, à traîner dans des endroits dangereux, et même d'ouvrir des cages dans lesquelles sont retenues des grosses bestioles pour voir de plus près à quoi ça ressemble. Gros niveau de n'importe quoi. On nage en plein jargon pseudo-scientifique qui ne veut strictement rien dire, avec croisement de cellules humaines et de bactéries, et résolution parmi les plus poilantes qui soient : le héros opère un scientifique atteint d'un cancer du foie pour lui retirer l'organe (sans anesthésie) et nourrir la bestiole avec, dans le but de la tuer — c'est un métamorphe, forcément, en ingérant un foie cancéreux, la bestiole baveuse va se désintégrer toute seule...


Terriblement cheap la plupart du temps (tout le temps hormis dans les effets spéciaux gore en réalité), orné d'un montage qui fait régulièrement mal au crâne, avec des bouts de nudité savamment égrainés tout du long. Et avec en prime une fille qui n'en finit pas de hurler jusqu'à faire exploser les tympans, ainsi qu'une séquence de sexe et une autre de sauna qui sortent littéralement de nulle-part. Étonnant, tout de même, car l'ambiance parvient à se faire vraiment glauque dans cet océan d'indigence et de bêtise.

Morrinson
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le 15 oct. 2020

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Morrinson

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