L'écriture est fainéante, maladroite, comme si 4 scénaristes bégayaient sur une histoire simple.

D'un point de vue général, James Bond est un rendez-vous avec un savoir-faire, qui produit parfois des films moyens, parfois des chef-d'oeuvres. Mais ce savoir-faire permet à certains fans d'apprécier les films de cette saga quoi qu'il arrive. C'est probablement pour cela qu'on trouve un certain conservatisme chez les fans de James Bond. En soit, les gimmicks de JB peuvent être bousculés si le savoir-faire est maintenue. C'est ainsi qu'on avait offert avec succès le rôle de M à une femme à la hauteur : Judi Dench. Tant que le savoir-faire est là.
J'étais de ce fait inquiet par le fait d'avoir un réalisateur américain à la tête de No Time to Die car je me demandais s'il serait capable de retranscrire ce savoir-faire : un certain charme anglais.

Alors que vaut ce 25e opus ?

Le film tient en haleine grâce à son rythme et ses scènes d'actions... c'est triste que ce soit la qualité principale d'un James Bond car c'est également celle d'un fillm du MCU. Et les paysages sont magnifiques également, les acteurs sont très bons.

Mais le scénario bon dieu... il est tellement amateur, avec des ficelles si voyantes qu'elles en deviennent des câbles. Le scénario n'est pas compliqué en soit, il joue sur 2 mystères en gros, mais reste très balisé. Mais ça ne colle jamais, c'est mal amené, c'est forcé. En gros, c'est comme si les scénaristes avaient été en sur-régime sur un scénario simple et ça donne un film qui devient décevant car on va quasiment tous voir par-ci par-là des trucs qui ne vont pas, des trucs qui nous captiveront pas autant qu'ils auraient dut. Il y a tout simplement un très gros manque de maîtrise sur l'écriture et qui fait que le déroulement semble fort peu cohérent.

Et puis, Nomi la nouvelle 00, sous exploitée, c'est dommage. Non elle ne vole pas la vedette à James Bond, non, James Bond ne s'est pas fait wokiser. Mais je pense que le manque de talent des scénaristes a fait qu'ils ne savaient pas comment utiliser Nomi. Dès lors, ils se sont contenter de lui donner 3 répliques (ok, des petites puchlines) et de la mettre en figurantes sur les scènes d'actions. Comme le personnage de Ana di Armas, une personnalité pareille, tu l'exploites dans un scénario. Ou l'homme de main de Safin qui dégage quelque chose à l'écran avec son look de napolitain et son allure de méchant à l'ancienne.
Et Safin est raté, son plan n'est pas clair, sa méthode me semble quelque peu incohérente, son écriture me semble opportuniste. C'est un Dr. No du pauvre sauf qu'en face, on a un James Bond qui ne réplique pas avec la saveur de 1962, faute de scénaristes de talents.

Et puis honnêtement, à part les rare passages dans le bureau de M avec un Ralph Fiennes so british, elle est où la patte anglaise ? Pourquoi on voit pas de partie de cartes ? Est-ce que des scènes d'infilitrations plus longues dans des lieux mondains avec des méchants cérébraux n'aurait pas donné lieu à donner plus de moment à Nomi et Paloma de s'affirmer et du coup de trouver leur place dans ce récit ? Et à James Bond d'être plus british que ça ?

La photographie est vraiment jolie mais la réalisation manque d'une certaine classe qui aurait permit au film d'avoir un charme qu'on retrouvait dans les 4 précédants avec Craig (oui, Spectre et Quantum avaient une certaine classe à l'écran).

Reste donc le rythme de blockbuster américain (et oui... pas anglais...), les paysages italiens et norvégiens, la course-poursuite norvégienne qui contient de bonnes idées et globalement, ça reste plutôt bien fait tout ça. Mais c'est tellement insuffisant, surtout après qu'on ait eut le droit à des James Bond de classe supérieure depuis un bon bout de temps.