Tonya Harding, la patineuse qu’on adorait détester.

Rappelez-vous en février 1994, Tonya Harding, une championne de patinage artistique américaine, fait défrailler la chronique après avoir été accusé d’implication dans l’agression d’une de ses concurrentes, Nancy Kerrigan, blessée au genou par un barre de fer seulement six semaines avant les Jeux Olympiques d’hiver à Lillehamer en Norvège. Si le biopic « Moi,Tonya » relate en effet de cette affaire très médiatisée, ce film va au dela de l’aspect policier en nous proposant une biographie très complète de la vie de cette patineuse très controversée, de son enfance difficile dans une famille très pauvre et violente jusqu’à son exclusion de la fédération américaine de patinage lui interdisant toutes pratiques du patinage artistique. Si nous pouvions redouter une atmosphère dramatique très pesante avec des scènes jonglant entre la violence de la mère, la violence du mari et la violence du monde du patinage, le réalistaeur Craig Gillepsie a réussi a apporter avec brio un aspect comique tout au long du film grâce à un humour noir subtilement placé, notamment grâce aux personnages parfois à mourir de rire, comme Allison Janney, qui avec ses répliques piquantes remplie son rôle de mère execrable à merveille ou encore le garde du corps de Tonya où la stupidité peu commune est tourné au ridicule. Si nous pouvons trouver parfois les personnages justement assez cliché, Craig Gillepsie tient à nous rappeler que ceci est réel en donnant à son film une allure de documentaire en alternant la vie de Tonya et des plans d’ interviews de chaques personnages relatant les faits, inspiré de réel interview à la ressemblance très troublante d’ailleurs. Il intensifie ce côté témoignage avec une autre technique cette fois moins réaliste, en effet ses personnages « brisent le 4ème mur » en s’adressant directement au spectateur à la manière de Fight Club de David Fincher, et commentent en direct les évènements qui se déroule.
Le tout est rythmé par de très beaux plans de patinages artistiques qui ne cesse d’impressionner le spectateur.


***La consécration de Margot Robbie***

Le personnage de Tonya est sublimé par Margot Robbie que l’on découvre enfin dans la peau d’un personnage complexe qui ne crève pas l’écran seulement par sa beauté. On se rapelle de son rôle aux côtés de Léonardo DiCaprio dans « Le loup de Wall street » où son personnages ne fait qu’apparaître en belles robes ou entrrain s’occuper des enfants. Ici on l’a retrouve dans la peau d’un personnage torturé, une écorchée vive qui se bat coûte que coûte alors que personne ne lui tend la main, qui souhaite juste être aimé et apprécié mais qui ne récolte que de la haine. Ce rôle semble avoir était crée sur mesure pour Margot Robbie ce qui lui vaut d’ailleurs d’être nommé aux oscars dans la catégorie meilleure actrice cette année.


***Une critique de la société Américaine***

On ne peut s’empêcher de voir à travers ce film une forte critique des Etat-unis, où la classe populaire n’a jamais sa place et où la violence règne trop souvent. Tonya Harding est presque la personnification de cette classe populaire que l’on met volontairement à l’écart car elle ne correspond pas à l’image brillante des Etat-Unis que l’on veut renvoyer. Elle était un personnage que l’amérique aimait mépriser car c’était une proie facile comme il nous est précisé dans le film :



« Le publique a besoin de quelqu’un à aimer et de quelqu’un à
détester, et il faut que cela soit facile »



. Dans ce film elle n’ a enfin pas le mauvais rôle et touche même le spectateur par sa combattivité faces aux horreurs de son parcours et de sa vie.

lerouxe
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le 2 mars 2018

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