Les Japonais ont quand même un sens de l'humour particulier.


En 1979, la première diffusion de la série Gundam ne fut pas forcément couronnée de succès; c'est un fait bien connu des fans puisque cette première itération fut écourtée à 43 épisodes en raison d'audiences jugées décevantes même si la série acquerra sur le long terme le statut d’œuvre culte en ayant engendré l'une des sagas les plus prolifiques de l'imaginaire nippon.


43 épisodes? 42, vous voulez dire; si si, j'ai vérifié même sur Crunchyroll. Oui mais justement, au sein de cette œuvre culte réside un mouton noir, un vilain petit canard qui doit sa notoriété par l'acharnement même de son créateur à vouloir le faire disparaître, de telle sorte que l'épisode, considéré inconvenant à l'époque, demeure encore introuvable sur la scène internationale, en dehors de son pays originel.


De ce fait, lorsqu'il est question de célébrer l'anniversaire de la franchise quelques 40 ans à présent après sa diffusion, devinez quel épisode a soudainement droit aux honneurs d'une réinterprétation moderne?


Quels petits canailloux ces Japonais décidément; autant proposer un remake du StarWars Holiday pour les 40 ans d'une autre saga de science fiction prolifique, tiens (remarquez, ce serait sans doute plus rigolo à regarder que les dernières merdes produites par Disney mais là n'est pas la question :p).


J'étais donc assez curieux de découvrir enfin cet épisode maudit mais surtout de me replonger dans l'ambiance de cette première série Gundam avec sa dimension space-opera beaucoup plus marquée que ses suites (les vaisseaux sont encore légion et le design des Mechas reste relativement sobre, sans des transformations dans tous les sens) et l'équipage du White Base, probablement mon préféré de cette épopée du Siècle Universel...Sauf que manque de bol, Cucuruz Doan's Island (c'est chiant à écrire, tiens) c'est avant tout une histoire intimiste sur une île abandonnée avec une ribambelle de gosses qui chialent toutes les deux minutes et très peu de robots géants à l'horizon. Bon, pourquoi pas; Gundam, c'est aussi une violence psychologique déjà surprenante pour l'époque et le récit de ce déserteur de Zeon était prometteur...Sauf qu'en fait, vous savez déjà tout à son sujet : qui sont tous ces gosses, au juste? A quel moment a-il déserté le front en abandonnant ses frères d'armes? Comment est-il parvenu à s'enfuir? Pourquoi s'est-il réfugié sur un site d'une telle importance stratégique pour son ancienne armée? Autant de questions passionnantes que le film aurait eu l'occasion de dépeindre mais rien, le long métrage préfère rester sur cette image d'un sympathique guerrier paternaliste sans que son background ne soit davantage étoffé...


Que reste-il alors à raconter, au juste? Hé bien pas grand chose et c'est là ma grande incompréhension à l'égard de ce long-métrage; comment peut-il consacrer autant de temps à retranscrire un épisode de série télévisée pour en étoffer si peu le propos? On peut dès lors questionner la pertinence d'allonger un récit de vingt minutes en un film de deux heures si les scénaristes se contentent à l'évidence de meubler le récit entre des antagonistes unilatéraux (pourtant l'une des grandes forces de la série originelle) et un Amuro désespérément taiseux (au point que j'en viens à me demander s'il ne s'agissait pas de ne pas faire trop parler le vénérable Toru Furuya qui commence à avoir un certain âge, aujourd'hui.)


Au moins, il y a ce plaisir de redécouvrir Gundam sous une forme plus moderne? Oui et non car même cette composante visuelle s'avère assez timorée; le film a déjà la fâcheuse tendance d'exagérer à outrance les expressions de ces personnages (un artifice dont la série se passait volontiers) et use de surcroît d'un CGI assez disgracieux pour dépeindre ses affrontements de Mobile Suit (désolé pour cette complainte de la vieille école mais quand un film de 2022 fait déjà plus daté visuellement qu'une production de 1988, il est peut être temps de se poser certaines questions). Bref, vous l'avez compris; pas trop de quoi se réjouir à l'arrivée. Une qualité inattendue m'a néanmoins incitée à ne pas donner une note plus sévère à ce film : la chèvre. Oui la chèvre; celle pour laquelle les animateurs se sont visiblement pris d'affection puisqu'ils veulent la caser dans tous les plans leur putain de chèvre!


Non blague à part, cette qualité se révèle être la musique franchement réussie de ce long métrage avec des sonorités qui m'ont maintes fois fait songer à Nobuo Uematsu et des remix musicaux des thèmes de Mobile Suit Gundam franchement agréables pour le coup; ça titille la petite fibre nostalgique (enfin bon, façon de parler parce que moi Gundam j'ai vu ça y a trois mois et quelques semaines :p) et même revoir la frimousse des trois petits diablotins du White Base fait tout de même sourire.


Bref, c'est surtout une histoire assez simple et gentillette (en témoigne d'ailleurs son générique de fin tout choupi) mais on ne peut pas dire que c'était vraiment une action d'éclat pour célébrer la naissance de la franchise.


A dire vrai, ça m'a surtout donné envie de le découvrir pour de vrai ce foutu épisode 15. ^^

Leon9000
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le 3 nov. 2023

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