Quand on est tombé dans la marmite de Tim Burton il y a longtemps, c'est comme la potion magique pour Obélix. Elle continue de faire effet film après film malgré quelques déceptions.
Ici il y a de quoi hésiter. En effet, si on est bien dans l'univers du maitre avec ces enfants particuliers, il y a un curieux mélange de diverses influences comme si parfois on n'était pas toujours dans le même film. J'ai eu cette sensation dès le départ, au moment du passage entre le générique très Burtonien et la première image, au point que je me suis un instant demandé s'il n'y avait pas eu un mélange de bobines avec un autre film. J'ai eu cette sensation plusieurs fois comme si Burton hésitait dans ses choix artistiques. C'est assez troublant mais ça donne un charme très particulier à ce récit fantastique.
C'est l'histoire du jeune Jacob qui découvre l’existence d'un monde mystérieux grâce à son grand père dont les histoires pour l'endormir s'avèrent plus réelles qu'il ne pensait.. mais l'enfant se croit en visite dans cet autre univers qui ressemble au jour sans fin d'Harold Ramis puisqu'il s'agit d'une boucle temporelle. Mais celle-ci n'est pas un piège, plutôt une protection contre ceux qui veulent du mal aux enfants. On a même droit à une scène quasiment d'épouvante, enfin pour moi étant donné que
Je ne supporte pas qu'on s'en prenne aux yeux au cinéma, c'est ma kryptonite, alors le repas avec au menu uniquement des yeux d'enfant ... beurk
Le film va donc hésiter entre le voyage naturel d'un enfant avec son père pour tourner la page et l'affrontement étrange entre les méchants et les gentils protégés par Miss Peregrine (Eva Green, une française qui commence à avoir une très belle carrière outre atlantique). C'est évidemment un ode à la différence qui ne manque pas de charme. Tim Burton nous offre à nouveau ces passages pleins de poésie dont il aura toujours le secret.
Mais il faut bien reconnaitre que le scénario ne tient pas la route. Entre boucles temporelles multiples, seconde guerre mondiale, et amourettes adolescentes, il y a des failles difficiles à contester.
Cependant, j'ai suivi sans ennui cette étrange histoire. C'est notamment dû à Samuel L Jackson qui campe un méchant plutôt charismatique, à Judi Dench et à Terence Stamp toujours vaillants, alors que les jeunes héros sont un peu fades à mon avis ...
Mais je reconnais volontiers qu'on peut passer à côté de cette histoire, surtout si on n'est pas tombé dans la marmite de Tim Burton. Laissez vous tenter par les pérégrinations de Miss Peregrine.