Après un Social Network techniquement et visuellement ébouriffant mais que d'aucun trouveront trop impersonnels, l'ami Fincher est de retour avec cette adaptation du livre à succès de Stieg Larson. Meurtres, viols, et ambiance gothico-cyber-punk, voilà qui semble plus coller à l'univers du réalisateur.

Dès le générique, puissant et efficace (très bon remix d'Immigrant song de Led Zep), l'ambiance est assurée. On est bien là face à du bon, du très bon Fincher, disons dans sa seconde période. Le côté glauque et subversif des Seven et autres Fight Club s'est adouci, mais on reste là dans du bien crade et pervers. Le réalisateur ne cherche pas à ménager son audience, notamment dans certaines scènes particulièrement insoutenables. Sa patte technique se fait ressentir dans la maîtrise des cadres et la virtuosité visuelle dont il fait preuve, pour notre plus grand plaisir. On retrouve par moments sa passion du glauque, savamment dosée au milieu d'extérieurs suédois somptueux, parfaitement mis en valeur par une photographie une nouvelle fois exemplaire.

L'intrigue colle parfaitement au matériel d'origine, tout en réservant quelques surprises pour les connaisseurs du bouquin (cf Johnny Spoiler pour les détails). Il est même surprenant de constater que le remake ricain colle presque plus au livre que l'original suédois, tant en terme d'histoire que de style graphique.

Daniel Craig est plutôt convaincant en journaliste investigateur, parvenant à mettre de côté ses allures James Bondiennes. Rooney Mara avait la lourde tâche de faire oublier Noomi Rapace, elle s'en sort avec les honneurs, jouant parfaitement le côté schizo mi animal blessé mi dangereuse psychopathe de Lisbeth Salander. Le reste du casting est à l'avenant, que du bon dans tous les seconds rôles.

Le réalisateur est dans son élément, et cela se ressent à l'écran. Un polar musclé et intense, comme on les aime et qui, s'il ne parvient pas à détrôner Seven, a sa place au sommet de la filmographie de Fincher. En attendant, peut être, les deux prochains volets?

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le 22 janv. 2012

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Hyunkel

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