‘’My Bloody Valentine’’, malgré un succès d’estime certain (à défaut d’une franche réussite commerciale), n’a jamais connu les joies d’une suite, mettant fin à toutes possibilités de saga possible. Le mineur tueur ne restera donc jusqu’à 2008 l’assassin d’un unique film. Mais en 2008, en pleine vague de remake, à peu près tout y est passé, avec plus ou moins de succès. Et en ce qui concerne la redite du film de George Mihalka, c’est assez médiocre.
Le film original offrait une variation amusante de Michael Myers, en encore plus bourrin. Mais c’était une œuvre qui parlait de la Saint Valentin, avec ces couples massacrés au fur et à mesure que le récit avançait, jonché de meurtres HARDCORE, qui restent gravés dans la mémoire. Il y avait un décalage amusant entre cette fête cul-cul la praline, et l’horreur découlant des actions du meurtrieur, dont les motifs étaient quand même assez légers. Mais le film était fun, et y’avait de quoi se repaître, en bon amateur de gore.
Avec ce remake c’est une autre paire de manche. Toute l’histoire est modifiée, mais avec une incohérence incroyable. Dix ans après un massacre, un type revient dans sa ville natale, il y retrouve son ex-copine, devenue caissière et femme d’un Shériff qui se montre très suspicieux sur ce retour soudain. D’autant plus que des meurtres commencent à frapper en ville. COMME PAR HASARD.
Avec la finesse d’un crapaud écrasé, le film essaye de nous faire croire à du faux-semblant, en installant un arc narratif entre ces trois personnages, qui sombrent dans un trio amoureux des moins convaincant. Et c’est à peu près la seule chose qui a de près ou de loin un rapport avec la Saint Valentin. Il n’y a pas ici de joyeux massacres de couples. Ici ce n’est qu’une accumulation de meurtres, mal ficelés, avec des réactions de la part des personnages, qui en 2008 était déjà dépassés.
D’amour il est peu question dans l’intrigue principale. Mais on peut tout de fois noter une scène particulièrement mauvaise dans un motel, qui dure très longtemps. Une femme se faire tirer par un camionneur, qui une fois fini son affaire la bazarde, et lui donne du fric pour l’humilier. Pendant les 10 minutes suivantes la femme se balade à poil, en full frontal. Essaye d’échapper au tueur, pendant de longues minutes. Pour le spectateur mâle c’est une aubaine, voir ce corps féminin nue, proie d’un tueur sadique. Je suis certain que des fantasmes ont été exaucés par cette séquence. Par contre je cherche encore la démarche artistique derrière cette audacieuse idée.
Vous l’aurez compris, ce remake est une bien triste figure, et ne rivalise jamais avec l’original, qui lui reste supérieur, mais de très très loin. À noter cependant trois meurtres assez fun, graphiquement. Le premier est celui d’une pauvre jeune femme, à qui le tueur enfonce une pelle dans la bouche, et la plante dans un poteau. Le haut de la tête reste alors sur la pelle, mais son corps s’effondre sur lui-même.
Le second est le meurtre du fils du Sheriff, qui finit dans le sèche-linge. Un clin d’œil à la scène de l’originale, où c’était une personne âgée. Là c’est un gosse. Houuu subversion ! Le troisième meurtre marrant, qui vient aussi montrer toutes la catastrophe de l’entreprise, est celle du grand-mère, qui se fait enfoncer la pioche dans le menton, que le tueur arrache. Et comme c’est un film en 3-D, le bout de mâchoire ensanglanté est envoyé en direction des spectateurs. lol.
Voilà a peu près tout ce qu’il est possible de dire sur ce film, qui malgré son titre est un très mauvais film sur la Saint Valentin. Et le beau gosse à tête générique qui joue le type de retour, est pendant tout le film un suspect. Il est là à chaque meurtre, ou pas loin, donc tout l’accuse. Mais le scénario essaye de faire croire que c’est le Sheriff. Sauf qu’en fait ça marche pas. Zéro cohérence dans le scénario, on dirait que ceux qui ont fait le film n’ont même pas lu le scénario, ou pas tout revenu, et ont voulu faire une sorte de retournement de situation, trop méga classe. Sauf que ça marche pas du tout…
Entre les scènes où les personnages se donnent des conseils philosophie existentielle sur le sens défaillant de leurs pauvres vies de blanc Américain sans le sou, du genre ‘’pour continuer d’avancer, il faut avancer.’’, ou bien ‘’Ce qui est du passé appartient au passé !’’, et bien sûr, ‘’Tu dois être qui tu es, pour savoir qui tu es !’’. Des conseils coach de vie des plus bienvenus dans une œuvre qui n’en donne vraiment pas pour son pognon. 
Réalisé par Patrick Lussier, réalisateur médiocre dont le chef d’œuvre est ‘’Drive Angry’’ avec Nicolas cage (vous regarderez, pour comprendre l’ampleur de la carrière du mec), ‘’My Bloody Valentine’’ n’a rien à proposer. Au point qu’il est même difficile de le faire entrer dans une analyse Saint Valentinienne, ce qui est un comble vu son titre… C’est juste un remake de fégnasses, qui espère surfer sur un succès vieux de 30 ans… Ben c’est raté.


-Stork._

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le 14 févr. 2020

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Peeping Stork

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