J'allais au ciné dans l'optique de voir le nouvel OSS 117, mais mon léger retard cumulé à la queue devant les caisses risquait de me faire rater le début ; après hésitation, je me suis donc rabattu sur "Messe basse", dont la séance commençait un quart d'heure plus tard.
Dans ces cas-là, c'est souvent quitte ou double : soit une très bonne surprise, soit une déception majeure. C'est hélas la deuxième option qui s'est réalisée.
Le premier long-métrage du jeune Baptiste Drapeau n'est clairement pas un bon film, malgré une certaine singularité. Mélange de conte fantastique, de thriller domestique et de drame sentimental, "Messe basse" est surtout le portrait d'une jeune femme naïve et idéaliste, et le récit de son initiation au désir et aux grands sentiments.
Problème : aucune de ces pistes narratives n'est traitée de manière réellement satisfaisante.
L'intrigue criminelle se révèle simpliste, la touche d'épouvante s'avère timide et convenue, et le triangle amoureux n'apparaît guère captivant.
Pire, la dimension fantastique n'évite pas le ridicule, à l'image de ce mannequin de cire planté au beau milieu du salon, avec lequel les deux femmes font mine de converser.
Certains seront sans doute plus réceptifs à cet imaginaire fantasmé, mais pour ma part je n'ai pas pu m'empêcher de trouver certaines scènes parfaitement grotesques.
Heureusement, le réalisateur peut s'appuyer sur deux comédiennes de talent, issues de deux générations aux antipodes. Encore séduisante à plus de soixante-dix ans, Jacqueline Bisset incarne en effet la logeuse de l'héroïne, qui ne s'est jamais remise du décès de son mari vingt ans plus tôt. Et c'est la délicieuse Alice Isaaz qui incarne l'étudiante rêveuse et romantique, apparaissant bientôt aux yeux de son aînée comme une rivale potentielle.
Passer une heure et demie en compagnie de ces deux belles actrices, en particulier Alice Isaaz que j'apprécie beaucoup, n'a donc rien d'une punition, et par conséquent la séance ne fut pas foncièrement désagréable.
Mais objectivement, "Messe basse" n'a rien d'un bon film, et les plus sévères parleront même de navet...