Pour Romy Schneider, d'une beauté éblouissante !

Max et les Ferrailleurs est le second film du trio Claude Sautet-Romy Schneider-Michel Piccoli après Les choses de la vie. C'est un film atypique au sein de la filmographie de Claude Sautet, un polar/film de gangsters sombre, mais qui n'oublie pas d'explorer le sentiment amoureux et l'amitié (ou plutôt la trahison en amitié ici). On retrouve donc les thèmes chères à Claude Sautet, mais l'emballage détonne.


Max (Michel Piccoli) est un ancien juge d'instruction devenu flic pervers et obsédé par le flagrant délit. C'est dans cette optique qu'il décide de manipuler une jeune et séduisante prostituée Lily (Romy Schneider), afin de tendre un piège à une bande de petits délinquants (la bande des ferrailleurs) mené par Abel (Bernard Fresson), ancien ami de Max et compagne de Lily. Max va alors faire naître en eux l'intension de braquer un banque, une opération dont il prendra soin de déterminer tous les détails, afin de les coincer en flagrant délit.


Max et les Ferrailleurs est une étude de personnages. Peu importe l'intrigue, ce n'est pas le film de braquage qui nous intéresse ici. Non, ce qui nous intéresse ici, c'est l’étude de mœurs et à travers cela de comprendre le comportement de Max et Lily. Max est un flic prêt à tout pour obtenir un flagrant délit, y compris à employer les moyens les plus extrêmes, la manipulation étant sa méthode de prédilection. Or il cumule les échecs au sein de sa brigade et en ce sens est raillé/moqué par ses collègues. C'est alors que débarque Lily, l'outils de sa rédemption, une prostituée qu'il pourra manipuler pour atteindre Abel, son compagnon et chef de la bande pas très futés (et donc facilement manipulables) des ferrailleurs. Lily est le personnage central du film qui nous fascine dés le premier regard, de part sa beauté (beaucoup trop belle pour une prostituée) et son caractère rayonnant. C'est littéralement la lumière du petit monde dans lequel est gravite. Max va donc vouloir se servir d'elle pour atteindre Abel et une relation étrange va s'établir entre eux-deux, une relation manipulateur/manipulée qui va finir par échapper au contrôle Max. Peu à peu et inévitablement, il va succomber devant la beauté surréaliste de Lily.


Tout oppose Max et Lilly, lui issu d'une famille riche et représentant le pouvoir de l'argent et elle immigrée allemande qui a toujours vécu dans le besoin (mais qui a su s'en sortir par ses moyens). C'est cette opposition qui est au centre de l'étude de mœurs et qui nous fascine. Michel Piccoli est formidable dans le rôle de Max, un des personnages les plus marquant de sa carrière. Mais c'est le faux-couple qu'il forme ici avec Romy Schneider, qui rend ce film si fascinant. Romy Schneider n'a jamais été aussi belle que dans ce film, elle illumine l'écran de part sa beauté. A chaque changement de tenue, elle fait tourner les têtes. La réalisation de Claude Sautet est au service de cette beauté, une beauté qu'il capte à travers un reflet sur un miroir, à travers l'utilisation de couleurs vives, à travers un descendu de hanche. C'est aussi la limite du film, par moment on ne peut pas s'empêcher de se dire qu'elle est trop belle pour le rôle. Mais peu importe, le charme opère instantanément et on oublie cette invraisemblance.
Mention spéciale aussi à Bernard Fresson dans un rôle casse gueule de petit caïd insignifiant. Il arrive à rendre Abel, un personnage fort peu reluisant, très attachant malgré tout.


Vous l'aurez compris, je suis tombé sous charme de ce film et surtout de Romy Schneider. Pour moi c'est le meilleur film de Claude Sautet, un réalisateur que j'aime tant et dont la filmographie regorge de petites pépites ... et Max et les Ferrailleurs est la plus belle de ses pépites.

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le 22 août 2021

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lessthantod

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