"Encore un film sur la banlieue"
En regardant l’affiche, on se dit : “encore un film sur la banlieue”. Puis en la regardant de plus près, on tilt sur le nom de Kheiron à la réalisation et on repense à Nous trois ou rien. Pour les autres : la composition de l’affiche qui met en avant les grands noms (Catherine Deneuve, André Dussollier), le manque de phrase d’accroche racoleuse, le fond blanc, la police d’écriture met sur la piste qu'il ne s'agit pas d'“encore un film sur la banlieue”.
"Nous trois ou rien n’était qu’un coup de pot?"
Et pourtant il commence mal. Les premières blagues font difficilement mouches, des idées/situations déjà vues, le jeu d’acteur pas top... On se met à douter du film jusqu'à se demander si “Nous trois ou rien n’était qu’un coup de pot?”.
Heureusement, c’est à ce moment là que l’on avance. Les tensions entre l’éducateur et les jeunes, entre les jeunes entre eux ne durent pas longtemps. On sait très bien qu’ils vont s’entendre au final alors vaut mieux ne pas perdre de temps avec ça. On passe assez rapidement à l’autre sujet qui est : les problèmes des gosses avec l’extérieur.
Quand je dis “gosses”, j’inclue le Kheiron actuelle et celui du passé. Parce qu'en réalité dans ce film, on a 2 histoires. La première c’est celle de Kheiron enfant. Seul survivant de sa famille dans un pays en guerre, il erre pour survivre. La seconde histoire, c’est le présent (lisez la synopsis pour plus de détails). Chaque jeune dont il s'occupe a un problème plus ou moins grave, une situation plus ou moins difficile mais que l'on ne rencontre pas souvent dans les films du genre ou qui sont habituellement très mal traités/amenés.
Les 2 chronologies sont montrés en alternance sans que l'on perde de l'intérêt pour l'une ou pour l'autre.
Ce qui m'a aussi fait plaisir, c'est que tous les sujets lancés ne sont pas totalement clos à la fin du film. Et c’est bien fait parce que l’on a assez d’éléments pour s’imaginer nous même la suite. Sans besoin d’un second film ni d’un épilogue trop long ou trop idéal.
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S'il avait cédé à la facilité, ce film aurait pu être lambda. Il l'a presque été. Heureusement, plusieurs éléments tout au long du visionnage lui ont permis de se démarquer. Je ne les ai pas tous évoqués dans ma critique et je ne compte pas le faire, je préfère vous laisser découvrir.
Sachez juste que le film n’est pas parfait. Il a de fausses notes mais on lui pardonne. Les bons points rattrapent les mauvais et ce n’est que sa 2e réalisation après tout.
Kheiron tient son thème, on voit qu'il le connaît. On sent son vécu d'éducateur (il y a travaillé pendant 4 ans apparemment) dans sa manière de gérer les problèmes et de créer le lien avec les adolescents.
On a hâte de voir le prochain. Quand il aura gommé certaines erreurs et se sera amélioré.
PS : Il y a peu d’acteurs dans ce film en dehors de ceux de l’affiche. Pas besoin. Mais les guests font plaisir à voir et sont bien intégrés.