Le Père, le Fils et les seins tout p'tits.

Quand j'ai appris que Joel Silver allait produire un film qui s'appelait « Matrix », j'ai fait un salto avant de bonheur en pensant à « Commando » de Mark L. Lester.
Matrix, c'était Arnold Schwarzenegger, un ancien commando retiré dans un petit coin de verdure, vallonné bien comme il faut, avec sa fille qu'on kidnappe pour lui faire faire ce qu'on a envie.
Donc, t'as vu, synapses de dingue et, de Fist en église, j'ai pensé que le gros Silver faisait une suite.

À un moment de mon existence, j'avais même imaginé, rêvé, un crossover Matrix/Rambo. Ça aurait eu non seulement de la gueule mais aussi des couilles.
À l'évocation de cette idée, mon pote Axel faisait la moue comme un Palestinien. C'est pour dire s'il faisait la gueule, le pauvre. Il disait que ça serait chiant, les deux héros, toussa, avec le même prénom, toussa, c'était pas une bonne idée. Comme si on appelait Rambo par son prénom. Je veux dire à part le Colonel Trautman.
Bref, il ne voulait pas le savoir, il trouvait que mon idée de fusionner "les Bronzés" et "La nuit des morts-vivants", c'était grave mieux.

Enfin, voilà quoi, une suite, même tardive, me rendait fou de joie. Retrouver Arnie, torse nu, coiffé comme une haie, un tronc d'arbre sur l'épaule, quelques rides au coin de ses yeux d'ex-Autrichien.
Et puis, Alyssa Milano avec des gougouttes...
Putain, saltos avant et arrière enchaînés.


Sauf que les mecs (si si, encore à l'époque), ils prennent Keanu Reeves pour jouer Arnold. Keanu Reeves en Wallon, ça veut dire Cochon d'Inde. Et en plus, c'est le genre de suite qui s'en tape du film précédent vu qu'en fait, c'est pas une suite. Comme dirait l'autre, « j'ai dû rêver trop fort ».
J'ai rien contre Keanu, simplement, je le déteste. On dirait qu'il a un balai dans son cul et même s'il fait ce qu'il veut, moi j'aime pas des masses.
Ils auraient pris Van Damme, là, d'accord. Le Belge aurait été plus crédible que le cochon d'Inde. Parce que Maître Woo-Ping n'y va pas avec le dos de la cuillère. Enfin, c'est gâché, je trouve.

Car Matrix n'invente rien. Même pas son titre comme je viens de te l'expliquer. SF, 1984, Mangas et flingues, effets spéciaux novateurs et soignés, à la limite du trop-plein (limite atteinte dans ses suites).
On cite des philosophes en croisant les bras dans son dos, on ne se laisse pas impressionner par le roi des Elfes, on disserte logique mathématiques pour bien larguer ceux qu'ont du mal à compter sur leurs doigts.
Un film d'action intello, une machine à faire bander Télérama.
Matrix n'invente rien mais recycle à foison. Morpheus le dieu des rêves, Neo, le nouveau Sauveur et Trinity pour compléter la Sainte-Trinité. Les mecs pillent même la Bible quoi...
Le Père, le Fils et les seins tout p'tits.

Pourtant, même s'il n'invente rien, Matrix bouleverse un genre qui n'aura de cesse, depuis, de lui faire de l’œil à coup de bullet time, de néo-gothique, de lunettes noires même à l'intérieur, quand c'est pas plus. Comme un serpent qui se mord le nœud.

En attendant, je me demande si John Matrix fait griller un poulet pour quand sa fille le visite, le dimanche midi.
DjeeVanCleef
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le 9 août 2014

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DjeeVanCleef

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