The Slumber Party Massacre III (Sally Mattison, U.S.A, 1990)

Une suite à « The Slumber Party Massacre II », ce serait un peu comme demander à une personne âgée en soin palliatif de prendre une raquette et aller se qualifier pour Rolland Garros. Ce ne serait pas beau à voir, je vous l’accorde. Et bien, c’est un peu ce qui se passe dans ce troisième volet des tueurs à la perceuse.


Retitré avec bon goût « Massacre à la Perceuse » en France, le film de Sally Mattison (dont c’est l’unique réalisation), scénarisé par Catherine Cyran, commence vraiment mal. L’été, une plage, un groupe de jeune joue au volley, les femmes en bikini, les hommes torse nu, pour bien montrer leurs muscles. Pas de doute, on est bien dans la culture du soi, où ceux qui n’entrent pas dans les standards de l’époque, sont moqués, humiliés, rejetés. Ouin ouin.


Ensuite, c’est du très classique, avec la traditionnelle soirée pyjama, marque de fabrique de la trilogie. Durant cette soirée, deux jeunes femmes dansent et se lancent dans un strip-tease complètement gratuit, dont l’unique but se résume par montrer des boobs. Dans le fantasme d’un producteur lubrique, une soirée pyjama entre gonzesses ça finit forcément en strip-tease… Pas certain que… Ha mais si, le public cible est le jeune mâle puceau, heureux de voir des culs et des loches. Bien évidemment.


Le récit se poursuit dans une immense originalité, avec l’arrivée de jeunes hommes qui préparent une blague aux filles. Cette blague prend une autre tournure lorsqu’un tueur armé d’une perceuse vient gâcher la fête. Huit ans après le premier « The Slumber Party Massacre », c’est le même schéma qui est inlassablement servi, sans une once d’imagination supplémentaire, dans une production générique, lambda, sans personnalité.


Il est fascinant de voir que les thématiques sur l’adolescence du premier film s’avèrent bien présentes ici, mais sans être aucunement élaborée, simple nourriture d’un récit comblé de conventions banales, auxquelles aucune réflexion n’est apportée. Et il en va de même pour la chasse et les meurtres. C’est une photocopie de la photocopie d’une photocopie. C’est pâle, c’est fade, c’est du déjà vu, en bien mieux.


Cependant, honnêtement, ce troisième volet se place un cran au-dessus du précédent. Avec un retour vers un ton plus premier degrés, et un twist un peu inattendu, bien que mal exploité. Même si dans le dernier tiers le film dégage un certain intérêt, qu’il est plutôt bien mené, il souffre sans cesse de son classicisme et son refus de transcender les règles.


« The Slumber Party Massacre III » reste une œuvre dispensable, pour ne pas dire inutile. Ho et puis si tient : « The Slumber Party Massacre III » s’avère une œuvre inutile ne faisant qu’ajouter un clou supplémentaire sur le cercueil du Slasher. Même s’il n’y a pas encore ce mépris, affiché par les remakes de la fin des années 2000. La démarche semble ainsi relativement honnête, toujours sous la coupe de Roger Corman, dont l’abus d’exploitation demeure le fonds de commerce.


Même avec la meilleure volonté du monde, difficile de vendre une œuvre qui a dix ans de retard à un public qui en 1990 est passé à autre chose, puisqu’il a vieilli. Quand la nouvelle génération s’oriente davantage vers les grands classiques qui ont façonné le genre. Les produits d’exploitation comme « The Slumber Party Massacre III » se destinent ainsi aux amateurs déviants ayant épuisé le réservoir de productions disponibles. Ceux demandeurs de toujours plus, prêts à se délecter, telle une drogue, de la moindre production un tant soit peu sanglante.


Du pur cinéma d’exploitation, pour un public de pur consommateur, l’œuvre de Sally Mattison remplit à peu près son contrat. Elle propose un film nul, certes, mais un Slasher amusant, qui prend un peu moins son audience pour des con/nes, en tenant tant que bien la route. Cette œuvre se réserve ainsi à ceux qui n’ont plus rien à regarder, comme le dernier recours d’un besoin irrépressible, qu’il est nécessaire d’alimenter.


Le film peut aussi être vu comme un nanard, par sa médiocrité et une certaine nonchalance, qui le sauvent du simple navet (comme le 2). Y’a une tentative de « faire comme on a toujours fait », qui permettent à certaines scènes de fonctionner, malgré elle la plupart du temps, mais conférant toutefois un petit charme, peu épais, qui permet à l’ensemble de tenir.


Pas du tout original et complètement oubliable, il existe, et c’est sans doute là sa meilleure qualité. Et encore…


-Stork._

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le 28 févr. 2020

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