L'Insoutenable Légèreté de l'être

Vilipendé presque de tous les côtés à sa sortie, « Mascarade » n'a pourtant pas rien du spectacle honteux décrit par certains : d'ailleurs, lorsque je vois certaines critiques, je me demande si celles-ci seraient identiques si le film avait été réalisé par une femme, mais j'y reviendrais. Sans être forcément le meilleur titre de Nicolas Bedos, ce vrai-faux polar sur les bords de la Riviera se révèle divertissant et bien filmé, s'amusant (surtout au début) à jouer de la chronologie pour brouiller les pistes et interroger sur le comment du pourquoi. Stratagème classique mais efficace, où personne n'est vraiment épargné par le regard cinglant de son auteur, pas très « subtil », certes, mais ne cherchant pas non plus à l'être.

En mettant des personnages à la fois très superficiels et on ne peut plus humains dans leur faiblesse et leur renoncement, l'œuvre devient presque cruelle, où l'on ne sait plus très bien qui l'on veut voir « gagner ». Il y a un côté très « old school », amoureux du cinéma classique n'étant pas pour me déplaire, malheureusement ponctué par quelques touches de vulgarité habituelles chez le réalisateur, aussi regrettables qu'habituelles. Marine Vacth était-elle par ailleurs l'actrice idéale pour ce rôle de femme fatale à laquelle personne ne peut résister ? Pas sûr, même si ce n'est pas plus gênant que cela. Le reste du casting est bon, même si voir Isabelle Adjani jouer un double fictif d'elle-même pour la deuxième fois cette année (après « Peter Von Kant », et en nettement plus « trash », ici) n'est pas forcément lui faire les honneurs qu'elle mérite.

Quant au dénouement, je le trouve très malin et inattendu dans son aspect « guerre des sexes », mais aussi mal amenée, mal construit, nous obligeant à reconstituer tout seul les pièces du puzzle. D'ailleurs, rien qu'à travers ce final, il faudra m'expliquer en quoi « Mascarade » est misogyne, car c'est clairement

Non, vraiment, je pense que ce reproche est exclusivement dû au nom de Nicolas Bedos, presque par commodité. Bref, même si on aimerait voir l'auteur de « La Belle Époque » s'affranchir de ses défauts habituels, le résultat a plutôt tendance à me conforter dans mon regard positif sur le bonhomme, cherchant, lui, au moins, à faire du cinéma.