La fin des temps.

Me disant en moi-même « y’aurait pas un western que t’aurais pas vu mon mignon ? - en sachant que moi-même je sais que j’en ai des centaines à voir -... je jette naïvement mon dévolu sur une excroissance dégénérée du genre, un spaghetti.

L’ignoble Maurizio Merli – que je déteste au plus haut point, la faute à une poignée de polars italiens où il était tellement raide que je me demande encore aujourd’hui s’il gardait son balai même quand il ne tournait pas – incarne Mannaja, un chasseur de primes arborant une bien jolie veste en peaux de bêtes, un Colt au ceinturon bien sûr mais surtout une hache. Et là, j’en entends certain qui disent : « Une hache pour ? Le mec, il a des flingues ! Pourquoi se faire chier avec une putain de hache ? », en attendant, il a une hache et semble plutôt expert dans son maniement et enclin à s'en servir.

Bastons de regards dans le saloon de la ville boueuse avec des autochtones peu accueillants, gunfights (parfois avec un peu de axefight aussi) agrémentés de cascades diverses et peu variées, chevauchées dans les montagnes (plutôt jolies), attaques de diligence et d’un fourgon blindé (qui me donna irrémédiablement envie de revoir – encore – "Heat"), donzelles à la cuisse légère et French Cancan, vengeance, une ambiance légèrement fantastique par moment (trop rares) et une infime touche de gore (une main coupée, une hache pile au milieu du front.) : on peut dire sans mentir que le « cahier des charges » est rempli pourtant, on est face aux derniers soubresauts d’un genre moribond, le peu de talent de Martino (bien connu pour, "Atomic Cyborg", "Le continent des hommes poissons" ou "La montagne du dieu cannibale") combiné au piètre Merli (tout dans le regard bleu azur et les mâchoires crispées... et ce balai diable !!! Je m'acharne sur ce pauvre type mais il le mérite mille fois) débouche sur cette boursouflure.

J’en avais pourtant d’autres des Westerns à mater...