Man on Fire
5.7
Man on Fire

Film de Élie Chouraqui (1987)

Et bien je pensais qu'il était difficile de faire aussi mal que Tony avec son remake: j'avais tort. Malgré le mal qu'on me disait de l'original, je ne voulait pa le croire. Maintenant je veux bien. Puis je regarde qui est ce réalisateur et je constate qu'il a fait deux films avec Richard Anconina. C'est bien assez pour se faire un à priori négatif.

On ressent la volonté de Chouraqui de tisser une ambiance pesante et sinistre. Il en résulte de la lourdeur et de l'ennui. Le réalisateur n'arrive pas jongler avec la caméra, il se montre trop maladroit. Il utilise des mouvements comme les américains font, mais ne semble pas trop quoi en faire. Résultat, on a l'impression de regarder un téléfilm du dimanche avec un beau budget. Le montage comporte de nombreux défauts: des plans ne révélant rien d'intéressant sont conservés, et d'autres ne font que répéter des informations déjà acquises. Le réalisateur opte pour l'option voix off, reprenant parfois directement des phrases du bouquin. Si ça peut marcher dans un médium qui joue avec la longueur (10pages c'est bien plus que 10minutes), ça fout complètement en l'air le rythme d'un film.

La relation entre le héros et la jeune fille est mièvre à souhait. Leur rapprochement, on va la vivre de la façon la moins subtile possible: ils rient ensemble, ils jouent ensemble, de temps en temps ils se disputent parceque c'est une fille gâtée... Il aurait été plus efficace de rapprocher ces deux personnages en les confrontant à un conflit. La course par exemple. Si je me souviens bien c'est ce que fait Tony Scott dans sa version. Ici on ne comprend pas pourquoi ce vieux Scott Glenn s'amourache de cette jeune effrontée. Puis vous savez, quand on repense à l'amitié entre deux hommes, comme Starsky et Hutch, on ne peut s'empêcher d'y associer un caractère homosexuel. Charouqui ne justifiant jamais l'amitié entre les deux personnages, c'est la même impression qui survient ici: une histoire d'amour que l'on pourrait qualifier de pédophile. Surtout quand on voit tous ces prédateurs qui veulent garder la jeune fille. Peut être le bouquin est il une métaphore à l'origine? Ici on ne sait pas trop.

Peut être le gros problème est le scénario. Certaines scènes, on ne les comprend pas, il y a incohérence. Quand des bandits surgissent de nulle part arme au poing et redisparaissent tout aussi mystérieusement après avoir fait feu, tout ça juste au moment ou un personnage important allait parler... ça ne va pas. La première partie qui nous montre l'homme se prendre de sentiment pour la fille, ne raconte pas grand chose. Rien ne se passe. Puis l'heure de la vengeance a sonné et à nouveau on s'ennuie car les méchants sont trop faciles à trouver, puis à abattre. Le réalisateur choisit de faire durer les scènes, mais en omettant de glisser un soupçon de tension... Ce qui n génère donc pas le conflit mais, une fois de plus, l'ennui

Bref, un film qui ennuie fortement malgré un casting sympa. La VF a peut être aidé à empirer la vision (les dialogues en italien ne sont ni doublés ni sous titrés...). Mais même au delà des dialogues mal écrits/transcrits, le scénario est tout simplement mauvais et la mise en scène lourde et maladroite. A éviter.

La voix off est ce qu'il y a de plus ennuyant. On sent les phrases reprises directement du bouquin d'origine. Sauf que c'est un film d'une heure trente seulement. Alors juste entendre de belles phrases au lieu de remplir le film d'act
Fatpooper
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le 7 juin 2012

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Fatpooper

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