Le premier constat quand débute le film est la transformation de Kev Adams. Physiquement épaissi, il paraît moins gamin. Son jeu d’acteur, après une entame quelque peu poussive où on retrouve ses tics habituels, se révèle lui aussi plus mûr. Coscénariste du film, il a jeté à la poubelle son personnage de blagueur potache pour endosser un rôle plus dense. S’il ne réinvente pas la comédie française telle qu’elle se pratique dans les années 2020, le résultat se présente comme une bonne surprise. Son premier atout est la qualité de sa distribution qui donne une dimension chorale à l’entreprise. Chaque personnage est à sa place et apporte une habile contribution à un ensemble qui aborde un sujet peu souvent traité et propice à de multiples situations savoureuses.


S’il ne renverse pas la table, le récit est bien conduit. Il apporte son lot de gags (et certains sont franchement très drôles grâce aux différents caractères des résidents), glisse vers le drame par moments sans trop verser dans le mélo, sans oublier, bien entendu, les leçons de vie attendues dans ce genre de films. À défaut de subtilité, l’efficacité est au rendez-vous même si la fin a cependant tendance à dégouliner de guimauve. Thomas Gilou, en habitué des comédies sociales, apporte son savoir-faire au niveau du rythme et parvient à éviter à rendre ces séquences « Bisounours » trop encombrantes.


Le résultat est donc une comédie sympathique qui, bien que jouant la carte de la facilité à plusieurs reprises, sait évoquer avec intelligence les liens intergénérationnels. La petite surprise du chef est de découvrir à la fin du film, dans un petit rôle, le tennisman Stan Wawrinka qui est aussi, autre surprise (sauf si on sait qu’il est un pote de Kev Adams, l’autre producteur du film), un des producteurs de l’entreprise.


Créée

le 16 août 2022

Critique lue 292 fois

8 j'aime

2 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 292 fois

8
2

D'autres avis sur Maison de retraite

Maison de retraite
Fêtons_le_cinéma
1

« C’est un enfer »

Maison de retraite a cette façon détestable de regarder les personnes âgées comme de grands enfants sales, le personnel soignant comme des subordonnés soucieux de respecter les ordres et la direction...

le 27 févr. 2022

12 j'aime

2

Maison de retraite
LeJardindesIdees
5

"Les vieillards modérés, doux, indulgents, passent une vieillesse qui n'est pas sans bonheur...

... tandis que l'homme d'un caractère difficile et chagrin est malheureux à tout âge." Cicéron, De senectute J'avoue, je m'apprêtais à dire du mal de ce film. J'y allais pour me moquer, pour me...

le 18 févr. 2022

9 j'aime

3

Maison de retraite
Play-It-Again-Seb
6

Kev au pays des vermeils

Le premier constat quand débute le film est la transformation de Kev Adams. Physiquement épaissi, il paraît moins gamin. Son jeu d’acteur, après une entame quelque peu poussive où on retrouve ses...

Par

le 16 août 2022

8 j'aime

2

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22