Ouh qu’il est mauvais ce film. Mais pas mauvais dans le sens médiocre, mais sur le plan pervers. Dans son essence quasiment la plus pure et la plus réaliste.
Sans forcément sombrer dans du Sade, il s’acoquine avec ce dernier par moments. Le mal habite nos 2 fillettes, qui monte progressivement vers l’inévitable. On passe du meurtre réel d’oiseaux, aux incendies de granges, tentatives de viol… pour finir sur un meurtre.
La réalisation est clairement faite avec 3 francs 6 sous, mais clairement c’est ça qui donne le cachet au film. Cette ambiance qui sent la bouse et la naphtaline, avec son papier peint ringard, ses meubles de grand mère, sa crasse ambiante. L’atmosphère de la campagne n’aurait pas été mieux retranscrite que dans ce film. Les acteurs jouent à la fois très mal mais sont étrangement convainquants. Et ce duo nous hypotonise.
C’est le genre de films qui n’ont quasiment pas une goutte de sang mais qui arrive à nous faire ressortir avec un joli cocard.
On pourra essayer de deviner un aspect mauvaise éducation bourgeoise où la meneuse est en pension pour que ses parents l’abandonnent dès que les grandes vacances commencent. Sans repères et livrée à elle même, elle finira par épouser le diable accompagnée de sa sous-fifre qui paie les pots cassés à chaque fois.
J’ai également adoré l’image ecclésiastique dans ce film : les curés sont des crétins à moitié pervers, les nones se broutent l’entrejambe la nuit… toute cette hypocrisie de ce milieu nous est balancée à la gueule avec un second degré très affirmé.
Bref du Joël Séria, du grand, du beau. Comme d’habitude.