Voir le film

Son prénom d'emprunt épicène, elle y tenait. Comme un symbole de sa volonté farouche de parler d'égale à égal dans un monde où le pouvoir était nécessairement dévolu à la gent masculine. Ce fut Madame Claude, donc, reine des p.... , selon ses propres mots, avec des clients, non pardon, des amis de très haut vol et internationaux dans la politique, les affaires, le cinéma, etc. Il est vrai que Madame Claude cela sonnait mieux que Madame Fernande, le véritable prénom de cette modeste angevine, née Grubet. Devant la caméra de Sylvie Verheyde, il y avait lieu d'attendre un regard féminin et pertinent sur la trajectoire de cette cheffe de PME dont la carrière prit fin peu après l'arrivée de Giscard aux affaires. Autant qu'un portrait de femme, visiblement complexe, c'était celui d'une époque que l'on guignait, avec les liens étroits que la daronne maquerelle avait tissé avec la police (donnant, donnant : confidences sur l'oreiller contre l'assurance de ne pas être inquiétée). Hélas, le film part dans bien trop de directions pour combler nos espérances entre la personnalité de la susdite et sa vie sentimentale, le travail humiliant des filles, le monde interlope des années 70, sans compter quelques sous-intrigues oiseuses. Sur le plan de la réalisation, c'est morne plaine, aucune scène ne se détachant vraiment. Digne d'une honnête réalisation pour France 3, en gros. Karine Rocher, figée et monocorde, n'attire ni haine ni sympathie et le reste de l'interprétation est plutôt neutre y compris avec les quelques pointures sous-employées (Zem, Deladonchamps, Herzi ...). Sulfureux, ce Madame Claude ? Plutôt anodin et inoffensif !

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2021

Créée

le 3 avr. 2021

Critique lue 338 fois

5 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 338 fois

5

D'autres avis sur Madame Claude

Madame Claude
Boubakar
4

La maquerelle de la République.

Comme son nom l'indique, Madame Claude est le biopic (partiel) de la plus célèbre proxénète du Tout-Paris, et qui avait à sa tête près de 200 jeunes filles qui se prostituaient en lui reversant 30 %...

le 3 avr. 2021

21 j'aime

Madame Claude
G-C-H-
6

Vous êtes durs avec Claude !

Je mets 6 et non 5 comme je le voulais au départ, mais c'est pour un peu réhausser la moyenne générale que je trouve trop basse ! On n'est tout de même pas devant un film avec Dubosc quoi... Les + :...

le 9 avr. 2021

20 j'aime

1

Madame Claude
D-Styx
4

Netflix, Amazon : dépotoirs du cinéma français

Le titre de cette critique est volontairement un peu provocateur, mais reflète tout de même un sentiment que j'ai depuis maintenant un petit moment. Avec la crise sanitaire et la prohibition...

le 6 avr. 2021

16 j'aime

2

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13