Ce que j'adore sur le net, ce sont les commentaires de toutes sortes, enfin , non, c'est aussi ce que je déteste, bref, c'est un domaine passionnant où chacun expose le fin fond de sa cervelle pour desservir le monde de ses certitudes, que ce soit à n'importe quel sujet.
L'exemple le plus concis pour expliquer la futilité de la chose étant les sites de recettes de cuisine, avec ses savoureux commentaires sur la dose de sucre du gateau au chocolat ou du taux de gras de la tartiflette.
J'avoue y participer moi aussi, j'ai été à Rue 89, Médiapart, j'ai fait un blog de musique, je lâche deux trois trucs sur Amazon, bref me voilà sur sens critique.


Quand on parle de ciné américain actuel, c'est comme parler de foot européen, chacun a son truc préféré ou détesté et on voit autant le nom de Christiano Ronaldo, Messi dans la catégorie sportive que Christopher Nolan ou Marvel dans celle qui nous concerne. On peut ainsi détecter le besoin de chacun à trouver un guide spirituel, de ce même besoin de se réunir en fonction de ses gouts, d'assembler une foule en hommage à cet idole lors des représentations de celui ci et de se bagarrer virtuellement pour affirmer que son cheval est le meilleur.
Mais voilà, au jeu du dada, y a une vieille pouliche qui a laissé tout le monde sur le carreau. C'est Georges Miller et il a fait Mad Max Fury Road.
Jusque là, le réalisateur se plaisait en retrait de tout marasme cinématographique contemporain nous comblant de temps à autres avec des œuvres pour petits adultes ou grands enfants, toujours nostalgiques d'un monde perdu. Et le voilà embringué dans une aventure post apo vrombissante, poursuivi par des Warner boys avide de dollars pour relancer la franchise Mad Max. Il est clair, qu'il était le meilleur pour conduire la caravane, se rendre compte que tout scénario extravagant n'est que chimère et que le mieux était de retourner aux sources du projet pour inonder le public d'un film extrêmement efficace, riche de détails visuels et sonores sans pour autant délaisser différentes pistes pouvant constituer une esquisse de sa perception de notre actualité.
Pour commencer Miller se rappelle avant tout que le concept originel est celui de l'effet délétère du volant sur la capacité de réflexion du conducteur et que Max n'était que le vecteur de la mise en abîme du monde vu à travers un pare brise. Mel Gibson étant un parfait inconnu lors du premier épisode, le public se déplaçait pour voir un film de vroum vroum, comme il y en avait plein d'autres à l'époque, dans un monde encore apocalyptique.
Le Max de Tom Hardy ne sera qu'un vecteur pour soutenir Charlize Theron dans sa performance de Furiosa et de ces femmes véhiculant l'espoir de régénérer le caractère naturel de la reproduction.
Au final, cet aller retour est réjouissant dans sa manière d'être, plutôt que de s'inscrire dans la continuité de la centaine d'années de production cinématographique qui, maintenant, s'épuise à s'auto-référencer à l'aide de procédés de plus en plus techniques. Il m'a surtout fait l'effet d'être un film radical qui sort du schéma ambiant du film pas mal ou pas terrible, avec des moins ou des plus, pour lequel on va chercher le détail qui va appuyer notre sentiment, à savoir s'il y a assez ou trop de sucre dans le gâteau au chocolat pour le goûter de ses petits loulous ou si on a bien fait de proposer de la tartiflette à quelqu'un qui n'aime pas le fromage mais qui mange des pizzas.

Toshiba
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le 8 mai 2018

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