Les êtres inachevés.
Le road-movie, un genre en soi, est la plupart du temps un argument d’écriture facilitant la dynamique et la dramaturgie : un voyage initiatique (Alice dans les villes), une fuite en avant (True...
le 29 nov. 2016
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Formidable. Nouveau jalon décisif dans l’histoire du cinéma américain et du Nouvel Hollywood, assez peu conforme par ailleurs à la logique de la politique des auteurs (beaucoup de ces cinéastes de la nouvelle vague américaine ont réalisé leur meilleur film à cette période sans forcément bien convaincre par la suite).
Je n’ai absolument aucune appétence pour les bagnoles, mais il faut avouer que le road movie est fait pour le cinéma, surtout pour ce cinéma du Nouvel Hollywood. Les États-Unis viennent de poser le pied sur la Lune, le vecteur du héros américain pouvait-il encore être ce bon vieux canasson de western ? Avant le tournant des années 65-70, il y a quelques précédents où des autos filmées « on location » permettent au récit de gagner en réalisme : mais le véritable précurseur semble être Bullitt sorti en 1968 (dans Bonnie and Clyde par exemple, sorti en 1967, les scènes en voiture sont des rétroprojections), on n’avait sans doute pas encore inventé les différentes techniques comme les remorques, les plateformes ou les dispositifs attachés sur le toit, les portières rendant possible les plans d’acteurs positionnés dans un véhicule avec un arrière-plan bien réel… En Europe, les diverses nouvelles vagues filment depuis un moment à l’intérieur des voitures (À bout de souffle, par exemple).
Mais c’est donc à Hollywood que le road movie (avec ce fort vecteur identitaire qu’est la bagnole) évoluera de pair avec la nouvelle révolution des studios.
Si Dustin Hoffman semblait avoir un abonnement avec une compagnie de bus (plus facile de placer une caméra dans la rangée centrale pour la fin du Lauréat ou de celle de Macadam Cowboy), et si Easy Rider a donné le ton pour les deux roues avec ses séquences de travelling d’accompagnement (précédé, au moins en 1963, par la séquence de la moto dans La Grande Évasion, certes tournée à la grue et en plans fixes d’accompagnement, mais déjà, on sent un motif qui se précisera d’année en année) dès 1967, avec la séquence d’introduction de Dans la chaleur dans la nuit, le directeur de la photographie Haskell Wexler prouve qu’on peut placer une caméra sur le siège passager d’un véhicule en mouvement dans un film de studio (on remarque au passage que c’est Warren Oates qui est déjà au volant)...
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le 13 mars 2024
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