La prometteuse Lou Lampros se cherche dans la nuit

C’est le premier long métrage de Antoinette Boulat. Il a écrit le scénario avec Anne-Louise Trividic. Ma nuit a été présenté hors-compétition à la Mostra de Venise.


Dans sa réalisation, Antoinette Boulat a voulu montrer la jeunesse désœuvrée de nos jours. Nous allons donc être au contact de Marion. Celle-ci, du haut de ses dix-huit ans, va désembuer dans la nuit. Elle va errer sans aucun but réel. Son unique volonté est de tuer le temps avant que ça ne soit l’inverse. Ma nuit va donc être rythmé au fur et à mesure des rencontres. Il n’y a pas réellement de fils conducteur concret.


Cette mise en forme permet une certaine liberté afin d’explorer les différentes problématiques de la jeunesse. N’ayant pas de quête, Marion peut prendre le temps de s’ouvrir à nous. Cela aura toutefois ses points négatifs. Tout d’abord, car cela peut perturber au commencement. On ne sait pas vraiment où on va et pourquoi nous la suivons. De plus, cela n’aide pas quand il y a un temps mou. Il aurait peut-être fallu exploiter plus profondément le deuil de sa sœur. Cet élément n’est utilisé qu’à quelques reprises. Lorsque c’est le cas, cela permet d’avoir des passages émouvants.


La bande originale va être particulièrement soignée afin d’accompagner Marion durant cette traversée de Paris. Le style sera plutôt baroque pour faire ressortir la puissance de ses émotions contenue. Comme si la musique exprimait ce qu’elle n’arrivait pas à dire. Pour nous ravir encore plus, le paysage parisien est plutôt bien exploité. Que ce soit dans les quartiers plus sensibles pour se fournir en substance illicite, ou sur les berges d’un canal, l’ambiance de chaque lieu ressort comme il faut.


Si la dynamique arrive à se tenir c’est en grande partie grâce à Lou Lampros. La jeune actrice, après des apparitions dans des films de qualité récemment comme De son vivant, captive le spectateur. Son interprétation est très juste en toutes circonstances. Malgré tout, on la sent un peu seule. Aucun personnage secondaire ne va arriver à provoquer une émulsion. Ils ne seront pas mauvais à l’image de Tom Mercier, Carmen Kassovitz ou Angelina Woreth, mais n’apporteront pas grand-chose.

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le 11 mars 2022

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