De nos jours, la place de l’immigration dans le débat publique est occupée par l’extrême droite. Dans cette lignée, un film comme Ma France à Moi fait du bien, car il brise les barrières entre les gens. Sur le fond, il y a vraiment une belle histoire. Elle est inspirée du vécu du réalisateur Benoît Cohen, dont la mère a recueilli un réfugié afghan. Il y a donc une authenticité touchante.
On voit comment il est difficile pour Reza d’avoir quitté les siens de force. Il est compliqué pour lui de s’intégrer à un système français alors qu’il est en état traumatique. Ce n’est pas pour autant qu’il ne fournit pas des efforts considérables.
Un zoom aussi est fait sur la situation de France. Accueillir un réfugié change le regard de son entourage sur elle, et perturbe quelque peu son foyer. Bien entendu, cela est comme une mesure avec la difficulté ressentie par Reza.
Il est regrettable que le lien entre France et Reza ne soit pas plus travaillé. On a l’impression que chacun évolue dans sa sphère sans arriver à créer quelque chose. Dommage, car souvent ce genre de relation humaine est le moteur de ce type d’histoire.
Il faut dire que Fanny Ardant prend beaucoup de place tant elle est charismatique. Pierre Deladonchamps aussi impose sa pâte dans le rôle du fils. En revanche, Nawid Elham est trop effacé. Il n’arrive pas à exister à côté d'eux. Cela crée un déséquilibre.