J'admets avoir été assez agréablement surpris par Love Actually, car je ne suis habituellement pas fan des comédies romantiques, qui tombent trop vite dans la facilité et/ou la niaiserie. Love Actually reste un film pour se détendre, très facile à appréhender, mais n'hésite pas à proposer des choses et à se démarquer un tant soit peu du genre auquel il appartient.
Love Actually est un film choral, qui met en scène particulièrement beaucoup de personnages. En toute franchise, les caractères des personnages se répètent (la timidité et la peur d'appréhender l'être aimé se retrouvent chez au moins quatre personnages), et on pourrait les trouver sans saveur si le casting n'était pas de tout premier choix. En effet, ce film nous propose tout le gratin des acteurs et actrices britanniques, dont un Thomas Brodie-Sangster très jeune mais qui trouve largement sa place au sein du casting. Je pense qu'on peut dire qu'un film choral est réussi quand chacun des acteurs parvient à trouver sa juste place, et qu'aucun ne vole la vedette à un autre.
Bien que les histoires soient globalement assez kitsch, on les suit avec intérêt parce qu'elles ne suivent pas toutes le même schéma. Il s'agit bien d'histoires différentes, avec des hauts et des bas qui leur sont propres, ainsi que des résolutions qui peuvent être complètement différentes, au point que certaines se retrouvent dépourvues de happy-end.
D'une manière générale, les histoires dans lesquelles le protagoniste n'a pas osé se lancer dans l'amour à corps perdu finissent moins bien que pour ceux qui sont allés jusqu'au bout. A titre d'exemple, celui qui souhaite partir en Amérique en s'imaginant qu'il y rencontrera facilement des nanas intéressées a eu raison d'y croire. A contrario, celle qui est amoureuse d'un gars au bureau n'a pas su s'investir complètement dans sa relation au moment où elle a eu ce choix, elle n'obtiendra donc pas l'amour tant convoité.
Je trouve relativement audacieux d'insérer des bad ending dans ce style de film, bien que la fin soit largement positive. Cela permet d'appuyer le message que souhaite porter le film, qui dit simplement de se lancer, d'arrêter d'hésiter, de profiter simplement. Un thème assez banal, donc, mais plutôt bien amené.
Malgré sa simplicité apparente due au style auquel il appartient et à son propos ordinaire, Love Actually parvient à se démarquer tout en restant très largement abordable par tous les publics. Il parvient à trouver le ton juste et la bonne simplicité qui lui évitent de tomber dans le kitsch total.